Le Ministre du travail et la DGT aux abois : nous ne lâchons rien !

Dans le cadre du CSA ministériel Travail – Emploi du 16 mai 2023, la représentante de la DGT a jugé utile de procéder à une déclaration préalable, à l’issue de celles prononcées par les représentant.es des agent.es. L’heure est grave, le contexte social est explosif, les organisations syndicales sont unies et vent debout contre la réforme des retraites, nos conditions de travail continuent à se dégrader… Le DGT et le Ministre du Travail auraient-ils pris conscience de la situation catastrophique des services ? Auraient-ils de grandes annonces à nous faire, tant attendues, sur nos effectifs, nos conditions de travail, nos rémunérations ?

Et bien… Non ! Dans ce contexte catastrophique, la DGT se permet de tenter de nous faire une leçon de morale. Elle estime en effet que nos « modalités d’action » dans le cadre des mobilisations contre la réforme des retraites seraient « indignes », ne feraient pas « honneur » à notre profession et que l’un de nos tracts porterait atteinte à nos collègues, celles et ceux affecté.es à l’UC « Grands chantiers » en Île-de-France, notamment. Leur morale n’est définitivement pas la nôtre.

Sommée de s’expliquer suite à cette déclaration polémique, la représentante de la DGT a été bien en peine de développer un quelconque argumentaire. Et pour cause ! Nos modalités d’action – qui dépassent d’ailleurs largement notre organisation syndicale puisqu’elles font l’objet de discussions et de décisions collectives dans le cadre des assemblées générales – sont légitimes et si nous dénonçons des choix d’organisation, le manque cruel de moyens de l’inspection du travail ou encore le traitement judiciaire déplorable des accidents du travail, nous ne nous en prenons ni à nos collègues, ni aux magistrat.es ! Il ne s’agit d’ailleurs pas de nous justifier dans le cadre de ce communiqué.

Nous préférons nous interroger sur le message politique que la représentante de la DGT était manifestement chargée de tenter de faire passer. Pour susciter une telle réaction, nous avons manifestement appuyé où ça fait mal. Encore une fois : et pour cause !

  • Dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, nous avons voulu faire passer un message fort : non à la retraite pour les mort.e.s ; parce que oui, en 2023, en France, le travail tue, le travail mutile, le travail blesse les corps et les esprits ; la réforme des retraites est injuste avant tout parce qu’elle pénalise en priorité celles et ceux qui ont les métiers les plus durs ;
  • Le nombre des accidents du travail graves et mortels est très élevé en France et la délinquance patronale que ces accidents révèlent souvent n’est pas assez sévèrement réprimée ; nous le dénonçons depuis longtemps, mais cette année, force est de constater que cette « hécatombe invisible » commence à interpeller les médias et l’opinion publique ; la suite logique du raisonnement est évidemment de s’interroger sur les moyens dont disposent les services de prévention, à commencer par l’Inspection du travail ; quand nous sommes interrogé.es sur ce point, nous dressons un tableau objectif de la situation qui n’est pas glorieux, ni pour le Ministre du Travail, ni pour la DGT qui portent l’entière responsabilité de l’état dans lequel se trouvent nos services ;
  • Sur les JO également, nous posons les questions qui fâchent et il est manifestement plus facile de tenter une pirouette que d’y répondre ; nous maintenons l’intégralité de ce que nous avons écrit et nous nous opposons fermement à ce qu’une accréditation, délivrée par les préfectures, soit nécessaire pour réaliser des contrôles pendant les JO ; l’accès aux lieux de travail des agents de contrôle ne doit pas être entravé, a fortiori par leur propre administration ;
  • En plein conflit social historique, la DGT ne trouve rien de plus utile que de faire une note « trucs et astuces » pour mieux licencier les travailleur.se.s engagées dans la grève. Nous l’avons vigoureusement dénoncé et le Ministre du travail en personne a dû tenter de justifier l’injustifiable via un tweet maladroit qui a servi notre démonstration ; si le ridicule ne tue pas, il vexe manifestement et on comprend mieux la tentative de riposte dont il était finalement question.

Nous n’avons pas de leçon de dignité ou d’honneur à recevoir d’une administration du travail qui s’est contentée de diffuser des « guides de bonnes pratiques » pendant la crise sanitaire et qui compte sur la bonne volonté des patron.ne.s pour améliorer les conditions de travail ! Notre boussole sera toujours la préservation de la santé et de la sécurité des travailleur.se.s, pas la défense des intérêts économiques des entreprises. Nous restons déterminé.es pour défendre nos missions de service public et nos conditions de travail.

 

Voici le lien vers notre tract JO 2024 dont il est question:

JO 2024 : Zone de non-droit du travail !