Pas touche aux congés bonifiés ! Ce n’est pas un privilège mais un droit attaché au statut des fonctionnaires

En parallèle de la loi de réforme de la fonction publique, le gouvernement lance une offensive qui, si nous ne la controns pas, aboutira à la fin des congés bonifiés. Les objectifs du gouvernement ont été présentés lors d’une réunion interministérielle qui s’est tenue le 11 janvier dernier :

  • « partir plus souvent»… mais « moins longtemps ». C’est le principe qui guide la réforme. Dès 2020, le congé serait accordé tous les deux ans, contre trois actuellement. Mais la bonification (30 jours calendaires maximum portant la durée totale du congé à 65 jours calendaires maximum) serait purement et simplement supprimée ! En guise de (maigre) contrepartie, la règle interdisant de s’absenter plus de 31 jours de suite serait assouplie pour tenir compte des délais de route ;
  • le supplément de rémunération (indemnité de cherté de vie) serait également supprimé (40 % du traitement indiciaire brut pour un congé pris en Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte ; 35% La Réunion)
  • le gouvernement demande au ministère de la fonction publique de lui faire plusieurs propositions pour aboutir à la suppression de la prise en charge intégrale du billet d’avion pour l’agente-e et ses enfants (et son ou sa conjoint·e sous condition de ressource) : l’idée d’un forfait est notamment sur la table. Il ne s’en cache pas, le système actuel coûterait trop cher !
  • cerise sur le gâteau, la réforme ne concernerait que les agent·es originaires des départements d’outre-mer affecté·es en métropole, et pas les agent·es de métropole exerçant outre-mer ! Rappelons que c’est après une longue bataille que les congés bonifiés – instaurés au début du XXe siècle pour les besoins de la colonisation et permettre aux fonctionnaires de revenir voir leur famille en métropole – ont été étendus, en 1978 seulement en vertu du principe d’égalité de traitement, aux habitant·es des DOM que l’État a fait migrer entre 1963 et 1981 vers la métropole pour pourvoir des emplois en manque de main d’œuvre notamment dans le secteur public. Ce serait une discrimination de plus et une énorme régression aux relents néo-colonialistes !

Ce congé bonifié n’est pas un « cadeau » ou un « avantage » mais bien un droit acquis pour les fonctionnaires concerné·es. NON ! Les bénéficiaires du droit à congé bonifié n’ont pas demandé à partir « plus souvent et moins longtemps ». NON ! Les 65 jours que nous pouvons passer tous les 3 ans outre-mer ne sont pas trop longs.

Pour la CGT, cette réforme est une attaque en règle contre le statut et il est impensable d’accepter un tel recul. Le gouvernement veut aller vite et publier son décret en juillet… mais par notre mobilisation nous pouvons le mettre en échec ! Elle a déjà commencé : le 28 mars, à l’appel de la CGT, Solidaires et FO, 2 000 personnes se sont rassemblées devant le ministère de l’Economie pour exiger l’abandon du projet. C’est un encouragement à poursuivre la lutte ! Les représentant·es du gouvernement en charge de la réforme ont refusé obstinément de recevoir une délégation, malgré une demande d’audience et malgré l’insistance du personnel rassemblé. Ce mépris doit cesser, la mobilisation doit s’amplifier.

La CGT-TEFP appelle à faire grève massivement le 9 mai 2019 pour le retrait de la loi Fonction publique, en défense de nos droits statutaires, à l’appel unitaire de l’ensemble des organisations de fonctionnaires.

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