« Jamais un gouvernement n’a fait autant en faveur des entreprises » a déclaré Manuel Valls en dévoilant son plan de 18 mesures « pour l’emploi dans les TPE et les PME », tandis que le patronat salue « un gouvernement qui agit et propose ».
Et chaque jour qui passe donne raison au premier ministre !
Ainsi, Valls répond à une revendication patronale en proposant que les CDD et les contrats d’intérims soient désormais renouvelables deux fois, au lieu d’une fois actuellement. C’est en réalité une incitation à la précarité et à l’enchaînement des CDD : selon l’INSEE, les CDD représentent déjà près de 90% des embauches et 40% des CDD ont une durée de moins de trois mois !
De son côté, Macron vient d’amender sa propre loi pour plafonner les indemnités accordées par les prud’hommes en cas de licenciement abusif, prétextant que cela enlèverait un élément d’incertitude pour les patrons au moment de l’embauche ! Comment croire que cette mesure va créer le moindre emploi ? Dans la continuité de la réforme des prud’hommes, elle vise surtout à museler une juridiction dont les jugements sont dans la majorité des cas favorables aux salariés, à décourager les salariés à faire valoir leurs droits en justice et à autoriser les patrons à enfreindre les règles sur les licenciements.
Enfin, le conseil de la simplification pour les entreprises vient de présenter nouvelles propositions. Parmi elles, plusieurs concernent l’inspection du travail (programmation des contrôles, charte des contrôles) et visent à réduire son indépendance, vue comme un « obstacle » pour les entreprises. Le conseil propose également d’augmenter la durée maximale de travail des jeunes travailleurs, en la passant de 8 à 10 heures par jour et de 35 à 40 heures par semaine !
Ces mesures permettent à la droite de jouer la surenchère, puisque des parlementaires proposent de transformer l’inspection du travail en « médiation du travail », voire carrément de la privatiser !
Le SNTEFP-CGT dénonce toutes les atteintes à un droit du travail protecteur des salariés et réclame le retrait des lois Macron et Rebsamen. Il répondra à toutes les initiatives permettant de mettre un coup d’arrêt à la politique du gouvernement.
Le 12 juin 2015