Une nouvelle fois, la mobilisation ce 9 janvier a été exceptionnelle par son ampleur et son caractère interprofessionnel. Elle s’inscrit dans une mobilisation lancée par la grève depuis trente-six jours partout en France.
Cette situation démontre le rejet massif et croissant du projet de régime unique de retraites par points voulu par le gouvernement et refusé par la majorité de la population.
La grève et les mobilisations continues depuis le 5 décembre ont contraint le gouvernement à la démission de Delevoye et à des reculs, et notamment à concéder le maintien de dispositions spécifiques dans plusieurs secteurs et professions. La prétendue universalité de cette réforme n’existe donc plus.
Le gouvernement cherche aujourd’hui à diviser en engageant des discussions de bout de ficelle sur la pénibilité par métier. Il ose prétendre qu’un « compromis » est proche sur l’ âge pivot… et qu’il suffirait à faire cesser la grève. Il ment : le projet de réforme a déjà été transmis au Conseil d’Etat
Mais surtout, il se trompe. Ce qui est rejeté majoritairement par la population et combattu dans la rue et par la grève, c’est bien la totalité de son projet de système inique par points limitant les pensions à 14% du PIB et qui conduira à la baisse des pensions et au recul de l’âge de départ pour une retraite à peine décente.
Aujourd’hui , il est nécessaire et possible de franchir un cap dans la mobilisation, dans l’unité :
- par une participation massive aux manifestations prévues le samedi 11 janvier, qui permettra à celles et ceux qui ne sont pas dans la grève d’être dans l’action et de participer à la mobilisation ;
- par le renforcement de la grève là où elle se poursuit et son élargissement à l’ensemble du monde du travail et la jeunesse pour augmenter le rapport de force.
Pour obtenir le retrait de ce projet et la satisfaction de nos revendications sur l’emploi, les salaires, les cotisations et l’amélioration du droit à la retraite dans le cadre du système par répartition et solidaire et des régimes existant, les organisations syndicales CFE-CGC, CGT, FO, FSU, MNL, Solidaires, UNEF, UNL appellent :
- le mardi 14 janvier à une journée de grève et de convergence interprofessionnelle ;
- à se joindre aux initiatives qui se poursuivront les mercredi 15 janvier et jeudi 16 janvier ;
- à se réunir partout en assemblée générale pour mettre en débat les modalités permettant de poursuivre la mobilisation dans le cadre de la grève lancée le 5 décembre 2019.
La CGT-TEFP appelle l’ensemble des collègues à s’inscrire massivement dans cette séquence par la grève et dans la rue.
Nos revendications :
- retrait de la réforme des retraites, maintien et amélioration de tous les régimes existants pour un départ à taux plein, avec 100% du meilleur salaire, à 60 ans et 55 ans pour les métiers pénibles, sans pénalisation des interruptions de carrière et des temps partiels contraints ;
- dégel du point d’indice, rattrapage des pertes subies, intégration des primes au traitement ;
- arrêts des suppressions d’effectifs, plan de recrutement pour pourvoir les postes vacants ;
- dans le cadre de l’OTE : aucune mobilité forcée, droit au retour sur un poste garanti au ministère du travail ;
- halte à la caporalisation de l’inspection du travail, à la course aux chiffres, aux sanctions ;
- passage immédiat des CT en IT qui le souhaitent et plan de requalification de C en B.
Notre décryptage du projet à lire ici.
A lire également, un document du comité de mobilisation de l’INSEE montrant chiffres à l’appui que le système actuel fonctionne et que la réforme ne se justifie pas.