Après l’occupation de la DGT : communiqué de la campagne « Travail dissimulé des sans-papiers » soutenue par l’intersyndicale du ministère du travail CGT-SUD-FSU

L’occupation de la Direction Générale du Travail (DGT) s’est maintenue durant 2 jours et 2 nuits du 29 au 31 mars. Grâce à la mobilisation exemplaire de plus de 300 sans-papiers membres du CTSPV 94, de la Coordination 93 et de l’association Droits devant !! dans le cadre de la campagne « Contre le travail dissimulé des sans-papiers » soutenue par l’Intersyndicale du ministère du travail (CGT-TEFP, SNUTEFE-FSU, SUD-Travail). Depuis le début de la campagne, nous n’avons eu de cesse de rappeler nos revendications :

  • que tout travailleur sans-papiers soit régularisé sur simple preuve de relation de travail, sans condition de durée, de séjour ou d’emploi,
  • que l’inspection du travail soit dotée d’un pouvoir de régularisation d’un sans-papiers sur simple constat d’une relation de travail,
  • l’abrogation de la taxe de l’Office Français de l’Immigration et de l’intégration (OFII), discriminatoire et synonyme de préférence nationale, qui oblige l’employeur à payer une taxe d’environ 1000 euros pour l’embauche d’un sans-papiers, que celui-ci paye en réalité de sa poche.

Le courage, l’unité et à la solidarité des sans-papiers ont permis d’imposer notre ordre du jour au Ministère du travail qui ne peut plus ignorer le sort de centaines de milliers de travailleuses et travailleurs sans-papiers, main d’œuvre corvéable à merci.

La Ministre du Travail, Mme El Khomri, a été contrainte d’accepter notre demande d’ouvrir un processus de travail sur les conditions de la régularisation.

Cependant, alors que la discussion était engagée mercredi soir avec Monsieur Imbert, le directeur du cabinet de la ministre, les occupants ont été évacués par la police le jeudi 31 mars au petit matin. Des brutalités ont été commises notamment contre des leaders sans-papiers du mouvement et les conditions de l’évacuation par la police auraient pu gravement mettre en cause la sécurité des occupants.

Manifestement, cette évacuation dangereuse a été initiée dans la crainte de voir converger le mouvement des sans-papiers et la mobilisation du 31 mars contre la loi Travail. Entre l’évacuation des migrants de Stalingrad le mercredi matin, et l’évacuation des manifestants de la Place de la République le vendredi matin, le Ministère du travail tente lui-aussi de faire taire par la force les manifestations légitimes de travailleurs.

Malgré l’expulsion, le rapport de force et la détermination des sans-papiers imposent au ministère de maintenir les engagements pris lors de l’occupation.

Dans les prochains jours, une rencontre aura lieu avec le Ministère du Travail afin d’engager la discussion.

Nous, travailleurs sans-papiers engagés dans la campagne « contre le travail dissimulé des sans-papiers » appelons à multiplier les actions simultanées et mobilisations dans un esprit de convergence et afin de faire aboutir le processus engagé. Nous réaffirmons notre objectif d’obtenir la régularisation de tous les sans-papiers.

le 7 avril 2016

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