Tract CGT – CNT – SUD
En 2022, alors que la pandémie de covid-19 continue de mettre à mal le fonctionnement de nos services et a considérablement dégradé nos conditions de travail, alors que le rouleau compresseur de l’OTE continue d’avancer et que le chaos créé par les SGC produit ses effets néfastes comme nous l’avions dénoncé, notre administration veut une fois encore à tout prix nous « évaluer ».
Jamais la mascarade de l’entretien individuel d’évaluation n’aura été aussi visible dans une période où le ministère du travail s’effondre. Nos directions continuent à toutes forces à nous fixer des objectifs, pour le plaisir de pouvoir nous évaluer, comme s’il ne se passait rien et que les agent.es disposaient de conditions de travail respectueuses de leur santé physique et mentale.
Non ! Les entretiens d’évaluation ne sont toujours pas de sympathiques échanges de pratiques
professionnelles autour du travail réel, mais un dispositif bureaucratique et idéologique, isolant l’agent.e face à la dégradation de nos conditions de travail et ayant pour fonction de vérifier l’adhésion et la soumission aux objectifs et orientations fixées par notre hiérarchie. Plus que jamais, nos organisations syndicales continuent de refuser l’individualisation, l’isolement et la concurrence entre agent.es et appellent celleux-ci à se retirer des entretiens professionnels, au moyen de la lettre type ci-dessous ou par toute autre modalité débattue en assemblée générale. Nous réitérons l’ensemble des arguments portés de longue date par nos syndicats sur les dangers que présente l’entretien annuel d’évaluation pour les agent.es et les collectifs de travail.
1/ L’entretien professionnel nuit aux collectifs de travail et à la santé
Il est démontré que la fixation d’objectifs et l’évaluation individuelle des performances nuisent à la santé. Cette procédure arbitraire et injuste est source de discriminations, renforce les angoisses, désorganise les solidarités et détruit la confiance au travail. De manière honteuse, la DGT a remis en place des objectifs chiffrés individuels qui augmentent le stress et la pression sur les collègues. Ces objectifs chiffrés avaient pourtant été suspendus en 2012 suite aux suicides de nos collègues Luc Béal-Rainaldy et Romain Lecoustre.
2/ Les ratios de promotion sont très faibles
Plus personne n’est dupe : évaluation ou pas, les promotions dans le grade ou le corps supérieurs sont
toujours données au compte-goutte et quand il y en a, l’opacité est toujours de mise dans le choix des
agent.es à promouvoir, laissé au bon vouloir des directions. Et avec la suppression de l’information et de la consultation préalable des CAP en matière de promotion, c’est encore plus le règne de l’opacité et de l’arbitraire !
3/ Les suppressions de postes et les réorganisations continuent… et s’aggravent
Le rouleau compresseur des suppressions de postes s’est interrompu en 2021, mais les réductions cumulées pendant 10 ans ont créé une situation catastrophique! A l’inspection du travail par exemple, ce sont ainsi plus de 300 postes d’agent.es de contrôle qui sont laissés vacants et sans perspective d’être pourvus rapidement. Cyniquement, les directions en appellent à la solidarité ou à l’entraide, alors que les besoins sont criants pour accueillir le public et traiter les dossiers. Pour les agent.es à temps partiels, surtout des femmes, c’est la double peine puisque la charge de travail n’était déjà pas adaptée. Avec l’entretien professionnel, on est évalué sur le travail fourni alors que le ministère ne nous donne pas les moyens de rendre un service de qualité, et on est rendu.e responsable de cette situation !
4/ Nos salaires n’augmentent pas
Avec le RIFSEEP, la part variable de la rémunération est plus que jamais utilisée comme carotte ou bâton. Le montant du CIA est décidé de manière discrétionnaire avec des quotas d’agent.es « bon.nes » ou « moins bon.nes ». Quelle que soit l’évaluation individuelle, les montants versés ont été différents d’une région à l’autre, d’une catégorie à l’autre. Nombre d’agent·es attendent toujours la revalorisation de leur prime à l’occasion d’un changement de groupe ou d’une suppression de postes ! Dans le contexte du gel du point d’indice et de baisse programmée des pensions, c’est une véritable provocation.
5/ Aucune reconnaissance statutaire
Les assistant·es sont méprisé·es par l’administration et n’ont aucune perspective de promotion de grade ou de corps, la complexification des tâches n’est accompagnée d’aucune revalorisation statutaire. Pour les contrôleur.euses du travail, suite au CRIT qui a laissé sur le carreau 800 collègues, nous attendons toujours les propositions du ministère.
6/ Des recours non traités par l’administration
De plus en plus d’agent·es forment des recours à l’encontre de leur compte-rendu d’entretien professionnel. L’administration doit consulter la CAP avant de rendre sa décision. Or, le traitement de ces recours est un véritable scandale, l’administration refusant de trancher les litiges, renvoyant dos-à-dos l’agent.e et son.sa supérieur.e hiérarchique…
Retirons-nous des entretiens professionnels !
Depuis sa mise en place, nos organisations syndicales n’ont pas manqué d’alerter le ministère sur la souffrance que génère ce dispositif parmi les collègues. Nous refusons l’approche comptable et la perte du sens de nos missions.