Retrait des ordonnances Macron : signez l’appel des agent/es du Ministère du travail, des services de l’emploi, de la formation professionnelle et de l’inspection du travail (avec le soutien des syndicats SNTEFP-CGT, SMAST-CGT, SUD-TAS, FO-TEFP, SNUTEFE-FSU, CNT-TEFP)

Pour signer l’appel : écrivez à appelordonnances@laposte.net en précisant Prénom/Nom/Ville

Le contenu des ordonnances sur le code du travail vient d’être révélé. Elles vont toutes dans le même sens : plus de précarité et de flexibilité pour les salariés, plus de facilités de licencier pour les entreprises. La remise en cause du principe de faveur est poussée jusqu’au bout et les salariés ne pourront même plus se prévaloir des dispositions de leur contrat de travail. Les CHSCT sont fondus dans une instance représentative unique. Ils redeviennent, au mieux, de simples commissions sans pouvoir propre d’ester en justice. Cela renvoie la prévention des risques professionnels trente-cinq ans en arrière. Le dialogue social est célébré, mais tous les moyens sont donnés aux employeurs pour contourner les syndicats et pratiquer le chantage à l’emploi. Les contrats précaires sont développés, alors que la grande majorité des embauches se fait déjà en CDD. Les femmes et les jeunes qui rentrent dans la vie active en seront comme d’habitude les premières victimes.

Le prétexte de « la lutte contre le chômage » ne trompe personne tant l’argument est usé jusqu’à la corde, utilisé depuis des années avec les résultats que l’on connaît.

Et demain, au nom de « l’équité », la même politique sera appliquée dans le public où 120 000 emplois seront encore supprimés dans les prochaines années, alors que les administrations sont déjà exsangues.

Agents du ministère du travail, nous sommes en première ligne pour constater les dégâts que cette politique a causés et les ravages que les ordonnances causeront si elles rentraient en application. Le salarié sera seul face à son employeur, avec une convention collective vidée de son contenu, moins de représentants du personnel pour le défendre, un recours aux prud’hommes de plus en plus restreint pour obtenir de moins en moins de réparation. En l’absence de ces représentants sur qui s’appuyer, de leurs instances et d’une protection juridique minimale de l’environnement professionnel, nos services, qui sont souvent le dernier recours des salariés, seront réduits à l’impuissance. Comment renseigner les usagers sur leurs droits, comment contrôler le respect de la réglementation si l’essentiel des règles est élaboré au niveau de chaque établissement ? Dans le même temps la ministre affirme que les missions de l’inspection du travail de contrôle des employeurs doivent évoluer vers « plus de conseil », et des dizaines de postes d’agent de contrôle sont en passe d’être supprimées. L’orientation est claire !

Pour toutes ces raisons, nous, agents du ministère du travail, demandons le retrait des ordonnances Macron.