Marche des fiertés 2025 : Face à la vague réactionnaire, tou.tes mobilisé.es !

En ce mois des fiertés 2025, les marches pour les droits des personnes LGBTI+ en France font l’objet d’offensives réactionnaires :

 

A Dijon, la préfecture a interdit le passage dans le centre-ville de la Pride 2025 organisée le 11 juin, pour la deuxième année consécutive, évoquant un « trouble à l’ordre public ». Pourtant, les cortèges d’autres manifestations ont pu déambuler sur le parcours déposé par les organisateurices de la marche des Fiertés. Il ne s’agit ni plus ni moins d’invisibiliser les revendications LGBTI+.

A Paris, l’extrême-droite a organisé une violente campagne à l’encontre de l’interLGBT (collectif d’associations en charge de l’organisation de la marche des Fiertés de Paris) pour une affiche qui soutenait la nécessaire unité dans les luttes face à l’offensive réactionnaire internationale à laquelle nous assistons. Il n’en fallait pas plus pour que V. Pécresse, homophobe notoire, Présidente de la Région Ile-de-France, se saisisse de l’occasion et annonce le retrait de subventions finançant l’organisation logistique de la manifestation. Elle en a même profité pour supprimer les subventions de la marche de 2023, pourtant déjà votée et promise à l’interLGBT !

 

A l’heure où la situation internationale est marquée par une offensive réactionnaire globale – lois anti-trans aux États-Unis, « propagande anti-LGBT » dans des pays de l’Union européenne (Hongrie, Bulgarie…) sur le modèle de la Russie, recul des droits dans de nombreux pays, notre syndicat :

  • Dénonce les pressions, menaces et interdictions adressées aux marches des Fiertés en France,
  • Apporte tout son soutien à l’interLGBT, ainsi qu’au contenu politique de l’affiche appelant à la marche parisienne. Oui, il nous faut nous unir pour battre l’extrême-droite et ses idées mortifères !
  • Appelle l’ensemble des agent·es à participer aux manifestations organisées partout en France.

 

Les ministères sociaux, aux abonnés absents sur la lutte contre les discriminations et les droits LGBTI

Selon la dernière enquête menée au sein des ministères sociaux (baromètre LGBT+) en 2024, 34% des personnes LGBTI sont victimes d’insultes ou d’expressions LGBTIphobes, et 18 % s’estiment victimes de traitements inégaux au sein de nos ministères.

 

Les discriminations ne s’arrêtent donc pas aux portes des ministères et il y a urgence à agir.

 

En mai 2017 donc, notre syndicat avait signé l’accord sur l’égalité de traitement et de lutte contre les discriminations, estimant que, sans que notre signature constitue un blanc-seing pour l’administration, il devait servir d’outil dans le combat syndical contre les inégalités. Nous avions considéré alors que les procédures d’enquête que l’accord prévoit pourraient être des points d’appui pour la réparation des préjudices subis par nos collègues. Depuis, le ministère a pris un arrêté en date du 21 mai 2021 relatif aux procédures de recueil et d’orientation des signalements effectués par les agents s’estimant victimes ou témoins d’actes de violence, de discrimination, de harcèlement et d’agissements sexistes qui reprend les modalités d’enquête définies dans l’accord.

 

Force est de constater malheureusement que la DRH s’affranchit des dispositions de l’accord. Rares sont les cas où la DRH a donné suite à une demande d’enquête émanant d’un·e agent·e et lorsque c’est le cas, elle a introduit unilatéralement une procédure de filtrage des saisines qui aboutit au rejet de la quasi-totalité des plaintes.

A fortiori, accord ou pas accord, le ministère pourtant saisi de plusieurs situations discriminatoires avérées n’a jamais réparé les préjudices des agent·es victimes.

Alors que « le plan diversité 2023-2025 » arrive à son terme et contient dans son axe 3 l’objectif de mettre en place une procédure interne de signalement des situations de discrimination (prévu par accord 7 ans plus tôt), nous déplorons que rien ou presque n’ait évolué sur le sujet !

 

En septembre 2023, notre syndicat a pris l’initiative d’engager la procédure de révision de l’accord sur l’égalité de traitement et de lutte contre les discriminations. Selon l’accord, l’administration devait ouvrir les négociations avec les parties signataires dans un délai de 3 mois, et depuis l’administration n’a pas daigné convoquer une seule réunion avec les syndicats.

Bref, beaucoup de com’ dans le seul but d’obtenir le renouvellement du label « diversité », mais aucune action concrète.

 

Si nous n’avons eu de cesse de dénoncer les campagnes de communication des ministères sociaux (dessin transphobe de la campagne « le chat, la diversité et nous », ou plus récemment la campagne comparant les discriminations LGBTIphobes à un café corsé) nous revendiquions la mise en place de campagnes de sensibilisation aux LGBTIphobies pensées par des associations spécialisées et de personnes concernées. Réponse du ministère en 2025 : plutôt que faire mieux, il vaut mieux ne plus rien faire du tout !

 

Des ministères sociaux à l’image du gouvernement sur la lutte contre les LGBTIphobies

La commission nationale consultative des droits de l’homme dresse un constat sans appel sur la politique du gouvernement en matière de lutte contre les discriminations LGBTI+ :

  • Non-respect de ses engagements pour réaliser l’égalité effective pour les personnes LGBTI,
  • Reconduction de plan en plan de nombreuses mesures inefficaces ou pas mises en œuvre,
  • Prise en compte fictive de la société civile,
  • Trop faibles ressources mobilisées et l’absence d’outils d’évaluation.

Un exemple parmi tant d’autres : dès 2018, Muriel Pénicaud, alors Ministre du Travail annonçait « dans la formation initiale des inspecteurs du travail, il y a déjà un module sur la discrimination. Nous allons faire un module spécialisé sur la discrimination liée à l’orientation sexuelle ». Alors que le plan national pour l’égalité contre la haine et les discriminations anti-LGBTI pour 2023-2026 prévoit « de renforcer la formation continue des agent·es de contrôle de l’inspection du travail et de renseignement en droit du travail aux discriminations anti-LGBT+ » (objectif fixé pour 2024), rien n’a été fait depuis !

 

La CGT revendique (consultez le guide syndical CGT : Lutter contre les discriminations LGBTQIA+ au travail)

  • des droits nouveaux pour les personnes LGBTI+, des mesures contraignantes pour les employeurs publics et privés et non des chartes privées d’effet : stop aux plans de com’!
  • pour les personnes trans, une transition dépsychiatrisée, déjudiciarisée, libre et gratuite pour les personnes majeures et mineures en ouvrant la possibilité de changement de la mention légale de son sexe à l’état civil par autodétermination de son identité de genre, en ouvrant l’accès à la PMA aux personnes transgenres
  • en attendant ces évolutions législatives, que l’Etat-employeur et les employeurs privés facilitent le changement de l’état civil en interne à l’administration et dans les entreprises (badges, adresse courriel, annuaire…), conformément à la décision-cadre de la Défenseure des Droits du 16 juin 2025 relative au respect de l’identité de genre des personnes transgenres
  • l’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes
  • des moyens massifs pour les services publics afin d’assurer l’accès réel à l’IVG, aux transitions et à la contraception
  • le retour des CHSCT et la mise en place de réels moyens pour accompagner les victimes, diligenter des enquêtes ou des expertises et suivre la mise en œuvre des mesures de prévention,
  • une véritable enquête, qualitative et quantitative, en matière de discriminations faites aux personnes LGBTI+ au sein du ministère du travail
  • une campagne de sensibilisation aux LGBTI+phobies pensée par des associations spécialisées et de personnes concernées,
  • l’ouverture de négociations en vue de la révision de l’accord de lutte contre les discriminations.

Tract LGBTI 2025