12 juin 2025 : Journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants

Mettre fin au travail des enfants, une mission historique de l’inspection du travail

Le 12 juin 2015, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) déclarait :

« Le nombre global d’enfants en situation de travail s’élève à 168 millions. Plus de la moitié d’entre eux, c’est-à-dire, 85 millions effectuent des travaux dangereux. Cette persistance du travail des enfants prend ses racines dans la pauvreté et le manque de travail décent pour les adultes, le manque de protection sociale et une incapacité à s’assurer que tous les enfants fréquentent l’école jusqu’à l’âge minimum légal d’admission à l’emploi. »

 

Selon le rapport « Travail des enfants : estimations mondiales 2025, tendances et chemin à suivre » publié par l’UNICEF et l’OIT à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants, près de 138 millions d’enfants ont travaillé en 2024 et 54 millions d’entre eux ont effectué des travaux dangereux susceptibles de mettre en péril leur santé, leur sécurité et leur développement.

 

Nous nous félicitions de ces progrès au niveau mondial.  Cependant, le point 8.7 des objectifs de développement durable adoptés par l’ONU en septembre 2015, prévoyait d’ici à 2025 de mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes. Nous en sommes encore loin car le système capitaliste continue à imposer sa loi du profit aussi aux enfants.

Nous constatons également en France plusieurs initiatives susceptibles de fragiliser la lutte contre le travail des enfants.

 

Ainsi, en remettant en cause au niveau européen la directive sur le devoir de vigilance des multinationales, Macron fragilise un outil susceptible de mettre en cause la responsabilité des multinationales dans l’exploitation des enfants.

 

Les attaques racistes régulières du gouvernement contre les jeunes mineurs étrangers et l’absence de régularisation automatique à 18 ans les enferment dans la précarité et les rend vulnérables aux pires formes d’exploitation par le travail.

 

Au niveau de l’inspection du travail, nous ne constatons aucune réelle volonté de mettre en œuvre les préconisations de la Stratégie nationale 2021 d’accélération pour éliminer le travail des enfants, le travail forcé, la traite des êtres humains et l’esclavage contemporain à l’horizon 2030. Ce plan prévoyait de produire et diffuser des outils de formation, incluant le travail des enfants et le travail forcé, notamment à destination de l’inspection du travail.

 

Nous dénonçons aussi les reculs en matière de protection des jeunes mineurs. Désormais, une simple déclaration permet d’exposer des mineurs de 16 à 18 ans à certains travaux dangereux alors qu’auparavant une autorisation préalable de l’inspection du travail était nécessaire.

 

La CGT revendique aussi de porter l’obligation scolaire à 18 ans. Elle est bloquée à 16 ans depuis 1959 ! Cette obligation est liée à l’âge d’admission à un emploi qui ne peut être inférieur à l’âge auquel cesse la scolarité obligatoire conformément à la Convention n° 138 de l’OIT.

 

Enfin, il est nécessaire de renforcer les moyens de l’inspection du travail partout dans le monde pour contrôler les législations nationales interdisant le travail des enfants et les conventions OIT n° 138 sur l’âge minimum et n° 182 sur les pires formes de travail de l’enfant. Indépendamment de la ratification de ces conventions, l’abolition effective du travail des enfants s’impose aux 187 états membres de l’OIT car cet objectif est l’un des principes et droits fondamentaux de la déclaration du 18 juin 1998.

Journée mondiale travail enfants 12.06.25