Attaque contre les libertés syndicales : soutien à Sabine Duménil, secrétaire de l’UD CGT de la Marne

Intervention de Simon PICOU, secrétaire national du  SNTEFP-CGT, lors du rassemblement de soutien devant le tribunal correctionnel de Châlons en Champagne le 23 mars 2022

 

J’interviens au titre du SNTEFP – le syndicat CGT des Inspecteur.trice.s du travail, notamment – pour  marquer une nouvelle fois notre soutien, bien naturel, à Sabine, honteusement mise en cause suite à une plainte déposée par l’ancienne responsable de nos services. Suite au report décidé le 24/11 dernier, nous sommes évidemment toujours là.

Nous le redisons, cette plainte est un contre-feu, une basse manœuvre ; il est incompréhensible que le Parquet ait jugé utile d’y donner suite et nous espérons qu’elle se conclura pas la seule issue possible à nos yeux : la relaxe ! Mais quoi qu’il se passe dans ce tribunal, nous ne perdons toujours pas de vue l’essentiel : en pleine crise sanitaire, la responsable départementale de l’inspection du travail a choisi de directement relayer les demandes d’un employeur, au détriment de la protection de la santé des travailleur.se.s et au détriment du principe d’indépendance de l’inspection du travail. Dénoncer ces faits n’était en aucun cas diffamatoire ; dénoncer publiquement les pratiques de cette directrice n’était en aucun cas une injure.

Mais cette directrice ne supporte manifestement pas que la CGT dénonce ses pratiques ! En début d’année, nous avons appris que notre organisation était également la cible d’une attaque de Madame AVRIL, pour Injure publique envers un fonctionnaire. Une nouvelle plainte pénale est déposée et manifestement instruite ! Que nous est-il reproché ? D’avoir diffusé un tract dans lequel nous dénoncions les obstacles, nombreux et importants, mis par cette directrice à la généralisation du télétravail, dans nos services et dans les entreprises ! Là non plus, aucune injure, aucune diffamation… Des faits et des agissements que nous avions le devoir de dénoncer !

Je ne reviendrai pas sur tout l’historique de ce qu’on appelle désormais « l’affaire » Anthony Smith, mais je redis qu’il a fait l’objet d’une mesure de suspension clairement destinée à entraver son action et, bien au-delà, à paralyser celle de tous les agent.e.s de contrôle qui cherchaient à apporter une réponse à l’urgence sanitaire, considérée du point de vue des travailleur.se.s. Le choix qui a été fait par Macron et son gouvernement était clair : répondre à l’urgence économique, considérée du point de vue des patrons, en distribuant des milliards d’euros via le dispositif de l’activité partielle, sans contrepartie et sans moyen suffisant pour procéder à des contrôles.

Le soutien dont a fait l’objet Anthony Smith a été et est toujours un soutien précieux pour une inspection du travail indépendante, au service de travailleur.se.s, soutien dont nous avons bien besoin tant les attaques dont nous avons fait l’objet ces dernières années ont été nombreuses et alors qu’il reste moins de 1800 agent.e.s sur le terrain, soit moins 20% en à peine 10 ans, sans compter les nombreux postes vacants, plus de 300 à ce jour. Personne ne devrait pouvoir être poursuivi pour avoir manifesté ce soutien ! Dans le département de la Marne, particulièrement touché par les problèmes d’effectifs, quelle « solution » a apporté notre administration ? La suppression de quatre sections, ce qui conduit le département aux plus hauts ratios salariés / agents de contrôle de toute la région Grand Est !

Et pendant que Sabine et des camarades de notre syndicat, après Anthony, sont honteusement mise en cause, Muriel Penicaud dont le bilan à la tête du Ministère du travail est catastrophique, est proposée pour prendre la direction de l’OIT ! On marche sur la tête ! C’est inadmissible ! La décision est annoncée pour vendredi. Nous comptons donc sur deux bonnes nouvelles pour le monde du travail cette semaine : la relaxe pour Sabine et une cuisante défaite pour Muriel Pénicaud !