Agressions d’agent-es de l’inspection du travail : qu’attend le Ministère pour réagir publiquement ?

Le 14 mai 2020, au cours d’un contrôle d’un chantier de construction d’une maison individuelle dans le Loir-et-Cher (41), un collègue inspecteur du travail s’est violemment fait agressé physiquement par un employeur, ce dernier l’ayant frappé après l’avoir copieusement insulté et provoqué à de multiples reprises.

Après avoir décliné son identité et l’objet de sa visite, notre collègue constate un entrepreneur accompagné  de son fils mineur, affairés à des travaux de pose d’isolation intérieur, à l’étage du pavillon. L’individu précise alors d’emblée que son fils ne travaille pas puis s’emporte en criant qu’il a le droit de venir voir son père, après 2 mois de confinement, n’ayant pas repris l’école.

Malgré les tentatives de notre collègue d’apaiser plusieurs fois la situation, l’entrepreneur continue à hurler sur celui-ci qui « l’empêche de travailler » et use alors d’insultes répétées tout en s’approchant de lui.

Décidant de regagner son véhicule au vu des circonstances, notre collègue est suivi par l’individu. C’est alors que ce dernier s’interpose entre l’inspecteur et la voiture l’empêchant d’y accéder, puis lui assène un violent coup de poing à la mâchoire, l’insulte par des propos homophobes et le menace.

L’affaire ne s’arrête pas là car l’entrepreneur appelle le Responsable de l’unité départementale, lui indique qu’il allait porter plainte contre l’agent de contrôle puis l’insulte copieusement à son tour.

Dès le lendemain, les organisations syndicales CGT, SUD-TAS et SNUTEFE de la DIRECCTE Centre-Val de Loire condamnaient sans retenue le comportement délictueux de cet employeur et demandaient une condamnation publique sans appel de la Ministre et du DGT sur ces faits.

Lors du CHSCT exceptionnel du 18 mai convoqué pour l’occasion, le DIRECCTE Centre Val-de-Loire a refusé de s’engager à condamner publiquement l’agression dont a été victime notre collègue. Par mail du 20 mai 2020, l’ensemble des organisations syndicales présentes CGT, FO, CFDT et UNSA ont alors, à nouveau, demandé la condamnation publique par le DIRECCTE et le ministère sans succès à ce jour.

Plus de 15 jours après l’agression et malgré les demandes réitérées des syndicats, le ministère du travail n’a toujours pas réagit publiquement alors que les conditions d’intervention dans le contexte d’une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent, se durcissent.

Plus prompte à communiquer quand il s’agit de contredire la position de ses services ou encore défendre la décision honteuse de mettre à pied notre collègue Anthony Smith, la ministre du travail et le DGT ne veulent pas réagir publiquement alors que le contexte le nécessite pourtant. Cet énième silence quand il faut défendre nos missions en dit encore une fois beaucoup sur la position de notre ministre et de son bras droit, la DGT, incapable de défendre publiquement ses services.

Nous ne comprenons plus ce ministère qui s’éloigne de plus en plus de ses agents et apparaît de moins en moins légitime dans ses services.

Il est donc urgent que la ministre affirme publiquement avec force et sans hésitation les missions et prérogatives des agents de contrôle de l’inspection du travail et condamne publiquement cette agression grave à l’encontre d’un agent de contrôle dans l’exercice de ses fonctions.