5 bonnes raisons de se retirer de son entretien professionnel en 2016 (appel CGT-SUD)

La campagne d’entretien professionnel 2016 est lancée. Nos organisations syndicales refusent l’individualisation, l’isolement et la concurrence entre agents et appelle les agents à se retirer des entretiens professionnels, au moyen de la lettre type jointe.

1/ L’entretien professionnel nuit aux collectifs de travail et à la santé

Il a été démontré de longue date que la fixation d’objectifs individuels et l’évaluation individuelle des performances nuisent à la santé. Cette procédure est pleine d’arbitraire, renforce angoisses et sentiment d’injustice, désorganise les solidarités et la confiance au travail. Elle renforce la concurrence entre les agents, leur soumission, leur isolement, et par ce biais affaiblit les collectifs de travail et toute capacité de résistance collective.

2/ Les ratios de promotion sont très faibles et les réductions d’ancienneté viennent d’être supprimées : rien à espérer de l’entretien pro !

Le discours de l’administration sur l’obligation d’être évalué pour être promu, avoir une réduction d’ancienneté ou être bien primé est un mensonge. Evaluation ou pas, les promotions dans le grade ou le corps supérieurs sont toujours données au compte-gouttes et arbitrairement ; comme l’a montré l’attribution du reliquat fin 2015, l’opacité est toujours de mise dans l’appréciation de la manière de servir ; et les réductions d’ancienneté ont été supprimées par la loi de finances 2016 !

3/ On nous demande toujours plus avec toujours moins et les restructurations continuent

En 2016, près de 200 postes vont être supprimés au ministère du travail et de l’emploi. En 10 ans, l’équivalent de l’effectif de la région de Poitou-Charentes a disparu ! C’est la surcharge de travail généralisée dans tous les services, alors que les besoins sont criants pour accueillir le public ou traiter les dossiers et que bien des postes restent vacants. Pour les agents à temps partiel, surtout des femmes, c’est la double peine puisque la charge de travail n’est pas adaptée au temps de travail.

La réforme territoriale se fait à marche forcée, sans qu’on ait demandé leur avis aux agents qui vont subir mobilité fonctionnelle ou géographique, comme si les réformes subies ces dernières années (RGPP, externalisation des fonctions support, abandon de mission à l’emploi, réforme de l’inspection du travail) n’avaient pas suffi. Les suppressions de postes vont s’accélérer d’ici 2018, le temps de supprimer les « doublons ». La répartition des compétences entre Etat et conseil régional va être revue dans chaque région, laissant beaucoup d’incertitude sur les missions exercées dans les DIRECCTE. Des sites détachés sont menacés de fermeture. C’est tout le service public de proximité, garant de l’égalité sur tout le territoire, qui est en passe d’être démantelé.

Au quotidien, les services sont déstabilisés, désorganisés, le sens de nos missions est bouleversé, tout est fait pour que rien ne fonctionne… Avec l’entretien professionnel, on est évalué sur le travail fourni alors que le ministère ne nous donne pas les moyens de rendre un service de qualité et on est rendu responsable de cette situation !

4/ Le RIFSEEP se met en place

Déjà en vigueur pour les adjoints, le nouveau régime de primes va s’étendre aux autres corps en 2016. Le RIFSEEP sera connecté directement à l’entretien professionnel puisque le montant de prime versé pourra varier (y compris à la baisse), même entre agents de poste équivalent, d’une année sur l’autre en fonction des résultats de l’évaluation et de l’appréciation du chef de service. La rémunération n’est plus un droit, mais un élément variable attribué à la tête de l’agent : l’entretien professionnel va maintenant servir à gérer les primes. Dans le contexte du gel des primes et du point d’indice, c’est une véritable provocation.

5/ Aucune reconnaissance statutaire

Les adjoints sont méprisés par l’administration : les ratios de promotion sont dérisoires, les grilles de rémunération ne garantissent pas un vrai déroulement de carrière, les rémunérations sont toujours très faibles (et ils inaugurent le RIFSEEP malgré l’avis négatif de nos syndicats), la complexification des tâches n’est accompagnée d’aucune évolution statutaire.

Pour les contrôleurs du travail, la pilule de l’EPIT tel qu’il est organisé reste particulièrement dure à avaler : aucune assurance de pouvoir rester à l’inspection du travail pour les uns, assurance de ne jamais être promu pour les autres du fait du nombre restreint de lauréats.

Retirons-nous des entretiens professionnels !

Depuis sa mise en place, nos organisations syndicales n’ont pas manqué d’alerter le ministère sur la souffrance que génère ce dispositif parmi les collègues.

Nos organisations syndicales refusent l’approche comptable de nos missions et la perte du sens de nos activités professionnelles. Elles revendiquent :

  • l’abandon de tous les objectifs chiffrés et de la politique d’évaluation par objectifs ;
  • l’arrêt des suppressions d’emplois alors que la charge de travail ne cesse d’augmenter ;
  • l’arrêt des suppressions de missions, des mutualisations, des externalisations ;
  • l’arrêt de la dévalorisation et mise en concurrence des agents comme mode de relations hiérarchiques.

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Télécharger la lettre-type de retrait d’entretien 2016