Par deux circulaires prises en plein été, le premier ministre lance une nouvelle revue des missions : l’une pour l’administration centrale, l’autre pour l’organisation territoriale des services publics.
La feuille de route tracée est limpide : il s‘agit de trier parmi les missions celles qui devront être conservées par l’Etat, celles qui pourront être assurées par les collectivités locales et celles qui pourront être externalisées, privatisées, voire supprimées. Il s’agit également de revoir l’organisation des services par le développement de l’interdépartementalité, la mutualisation des moyens de fonctionnement et des points d’accès aux services.
Aucune de nos missions ne sera épargnée. La fin des pôles 3E est annoncée puisque la circulaire prévoit de ne conserver que les plans sociaux « les plus sensibles » et de transférer tout le reste. Les missions de contrôle pourront être touchées puisque le premier ministre évoque l’externalisation de certains contrôles « standardisés » pour mieux les centrer sur la lutte contre la fraude.
Pour la CGT, c’est bien plus que le sort des DIRECCTE, dont nous avons toujours critiqué une conception comme guichet unique au service des entreprises, qui est en train de se jouer. L’objectif affiché est de recentrer l’Etat sur ses prétendues missions stratégiques et de se transformer en pilote de multiples opérateurs, de préférence privés. Avec cette revue des missions et avec son projet « Action publique 2022 » qui organisera la suppression de 120.000 postes et la liquidation du statut par la généralisation du recours au contrat, le gouvernement est déterminé à agir comme il l’a fait pour la SNCF et à reconfigurer entièrement le service public pour le réduire à un état végétatif, centré sur quelques priorités définies en haut lieu.
Ces orientations sont aux antipodes de notre conception d’un service public de proximité, au plus près des usagers, axé sur leurs besoins et assuré par des agent/es recrutés au statut.
Les ordonnances et la réforme ferroviaire nous ont prévenus : la séquence de « concertation » que la ministre annonce ne sera qu’une vaste opération destinée à asseoir ses projets et à écraser tout forme d’opposition.
Pour sa part, la CGT ne négociera et n’accompagnera aucun recul. Notre syndicat cherchera le front unitaire le plus large pour mobiliser dès la rentrée pour mettre en échec ces projets mortifères, dont nous exigeons le retrait.
Nos revendications :
- pas touche au statut !
- arrêt des suppressions de postes
- plan de rattrapage des suppressions de postes dues aux restructurations et à l’austérité, à commencer par le recrutement immédiat à hauteur de tous les postes vacants ou non-occupés par voie de concours
- plan de titularisation des agent/es sous contrat et recrutement massif pour le doublement des effectifs dans tous les services
- maintien de la compétence de l’Etat sur tous les champs travail, emploi et formation professionnelle
- maintien de tous les services, de tous les agent/es (titulaires et non titulaires) et de tous les postes dans les sites actuels
- retour, sous emploi statutaire, des missions externalisées
- non à la déshumanisation, retour à des services administratifs, informatiques et financiers de proximité
- refus de la dématérialisation à outrance, qui réduisent les missions à de simples fonctions d’enregistrement sans contrôle (contrats aidés, accords, ruptures conventionnelles…)