silence de la Ministre : la CGT et SUD s’invitent dans le bureau de la DRH
Le 25 janvier 2024, les services de l’Inspection du travail ont été directement visés dans le département du Lot-et-Garonne : un sanglier a été pendu puis éventré devant nos locaux. Le symbole est atroce et ne peut que rappeler l’assassinat de nos collègues, à Saussignac, dans le département voisin, en 2004. D’autres services de contrôle, notamment la MSA, comme en 2004, ont été pris pour cible.
Depuis, le 1er Ministre a cherché par tous les moyens à éteindre la colère des agriculteur.trice.s. Il a notamment promis que les exploitations agricoles feraient désormais l’objet d’un contrôle « unique ». Une telle annonce – qui ne peut pas concerner nos services – contribue à délégitimer nos actions et expose nos collègues à l’incompréhension des exploitant.es agricoles, mais aussi des employeur.se.s en général et à des actes potentiels de violence. Autant nous mettre une cible sur le dos !
L’ensemble des organisations syndicales du Ministère du Travail et de l’Emploi ont interpellé la nouvelle Ministre, C. Vautrin. Deux semaines après ces graves incidents, aucune condamnation publique, aucun message aux agent.es ! Un silence assourdissant, aussi scandaleux que dangereux !
Le 08 février 2024, les instances dirigeantes de la CGT TEFP et de SUD TAS, réunies dans les mêmes locaux que la DRH, ont décidé d’interpeller directement Mme Gardette-Humez en s’invitant dans son bureau. La réponse qui nous a été faite dans un premier temps nous a abasourdi.es : le dossier est traité puisque la Ministre a condamné ses actes publiquement et sans ambiguïté… devant les DREETS ! Peu importe qu’il n’y ait eu aucune publicité, ni aucune communication dans la plupart des régions, la Ministre « s’est exprimée » ! Nous avons bien évidemment lourdement insisté : ce n’est pas ce que nous attendons de la Ministre.
A la question des poursuites pénales engagées suite à ces menaces de mort, la DRH… va se renseigner ! Ce point est parfaitement inacceptable ! La Ministre et ses services savent promptement réagir quand il s’agit de mettre à pied un.e syndicaliste ! Même sur la réunion en urgence de la F3SCT ministérielle Travail – Emploi, la DRH ne nous répond pas favorablement et se contente de promettre une réponse « en droit ».
Une telle attitude est inacceptable ! Nous réitérons nos demandes :
- Les annonces du 1er Ministre autour du « contrôle unique » doivent être clarifiées rapidement et publiquement ;
- La Ministre doit sortir de son silence, qui met en danger les agent.es et prendre position contre les menaces dont il.elle.s sont victimes ;
- Les prérogatives de nos services et la légitimité de nos actions de contrôle doivent être rappelées ;
- Il faut saisir le parquet des menaces de mort proférées en Lot et Garonne ;
- Les organisations syndicales doivent être reçues en urgence et une F3SCT ministérielle extraordinaire doit être convoquée.
Alors que nous allons commémorer cette année les vingt ans de l’assassinat de nos collègues à Saussignac, nous ne voulons pas qu’un tel drame se reproduise.