Plusieurs régions ont voté des clauses dites « Molière » pour leurs marchés publics, imposant l’usage du français sur les chantiers.
La CGT-TEFP, premier syndicat du ministère du travail, dénonce le caractère raciste de ces clauses qui dédouanent les employeurs de leurs responsabilités pour les faire retomber sur les ouvriers, mais aussi la mascarade qui tente d’occulter les réels problèmes et responsabilités.
Le secteur du BTP a toujours mêlé des travailleurs de toutes origines et nationalités. Les accidents du travail, nombreux dans le secteur, ne sont pas dus à de supposés problèmes de communication entre ouvriers mais à la logique de concurrence féroce entre entreprises.
Les donneurs d’ordre, et particulièrement ceux du public, comptent en effet sur la mise en concurrence des entreprises pour fixer en toute conscience des prix trop bas pour assurer la sécurité sur les chantiers du BTP.
Faire construire à bas coût signifie accepter la précarisation des salariés du bâtiment (et les intérimaires, mal formés, sont plus victimes que d’autres des accidents du travail) et le sacrifice de la sécurité au profit de la rentabilité (le respect de la réglementation nécessite du temps et des moyens).
Au lieu de voter des clauses racistes et inapplicables, les régions feraient mieux de limiter la sous-traitance en cascade et de se soucier du respect des dispositions du code du travail par les entreprises auxquelles elles font appel.
Paris, le 23 mars 2017
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