Par voie de presse le 11 avril dernier, la Direction Générale du Travail annonçait un objectif de 300 000 interventions, déclinées en 6 priorités, pour l’inspection du travail en 2019.
La CGT-TEFP a d’emblée dénoncé l’escroquerie que constituait cette annonce, les objectifs étant en complet décalage avec l’évolution des effectifs de contrôle qui sont en chute libre.
Elle a également dénoncé le caractère « bidon » des chiffres mis en avant par le ministère, puisque ce dernier enjoint notamment les agent·es de contrôle de saisir dans l’outil informatique de suivi d’activité des contrôles qui n’ont jamais eu lieu.
Saisi par un agent de la région Bourgogne Franche-Comté qui contestait ces directives iniques, le Conseil National de l’Inspection du Travail, au sein duquel les représentants de l’Etat sont majoritaires, rejoint le point de vue de la CGT-TEFP dans un avis du 17 avril 2019. Il constate que, dans une instruction du 17 décembre 2018, la Direction Générale du Travail demande aux agent·es, en matière de contrôle de la prestation de service internationale, de comptabiliser comme contrôle sur cette thématique des situations où aucun travailleur détaché n’était pourtant présent sur le chantier. Il en conclue que cette pratique « pourrait amener (…) à intégrer dans le rapport de l’autorité centrale au Bureau International du Travail, un certain nombre de visites d’inspection sans réel acte de contrôle, de nature à augmenter artificiellement les statistiques des visites d’inspection remontées au BIT ».
La CGT-TEFP dénonce une nouvelle fois cette logique qui consiste à produire des statistiques et de l’affichage par l’assignation d’objectifs prédéterminés et chiffrés, jugés plus importants que le rétablissement des droits des salarié·es et leur protection.
Elle exige l’arrêt des objectifs chiffrés de contrôle qui ne servent qu’à la communication politique du gouvernement et demande à ce que les agents de l’inspection du travail retrouvent les moyens d’accomplir leurs missions. Elle soutiendra tous les agent·es qui refusent d’appliquer ces politiques mortifères pour le service public.