Ce matin 22 octobre 2019 sur France Inter, la ministre du travail a dézingué pendant plusieurs minutes ses propres services.
Elle a ainsi expliqué, contrairement à l’avis de tous les inspecteurs·trices du travail qui ont écrit sur le sujet et stigmatisant au passage une de nos collègues, que le droit de retrait des cheminot·es n’était pas fondé, que la SNCF avait raison de procéder à des retenues sur salaire – pourtant illicites (article L.4131-3 du code du travail et constitutives d’un délit) – à l’encontre des salarié·es en ayant usé, et de manière générale que les observations de l’inspection du travail ne s’imposent pas aux employeurs… Ou comment anéantir la profession en quelques mots. On a peine à imaginer le ministère de l’intérieur agir de la sorte avec la police. !
Cette prise de position est d’autant plus scandaleuse qu’en région Champagne-Ardenne, où s’est produit l’accident, la SNCF a donné suite aux préconisations formulées par nos collègues et s’est accordée avec les représentant·es du personnel sur les mesures à prendre pour faire cesser le danger grave et imminent. L’accord conclu prévoit notamment la couverture par un·e contrôleur·euse de 80% des trains de la région, leur présence systématique sur le type d’engin concerné par l’accident, ainsi que des embauches dans cette catégorie. C’est donc que les salarié·es qui ont fait usage de leur droit de retrait avaient des raisons légitimes de penser qu’ils encourraient un danger, c’est donc que l’inspection du travail n’était pas à côté de la plaque !
La CGT TEFP dénonce le rôle joué par le gouvernement et la ministre du travail durant toute cette affaire : soutien aveugle à la direction de la SNCF et à ses manœuvres, incitation à enfreindre la loi et à mettre en danger les salariés comme les usager·es, et maintenant désaveu des fonctionnaires en charge de faire appliquer la réglementation du travail. Cette ministre, de même que la Direction Générale du Travail qui a avalisé ses propos, a perdu toute crédibilité aux yeux de ses agent·es et des salarié·es.
Pour lire l’article de France Inter sur la mauvaise citation des textes par Mme Pénicaud : cliquez ici.