Exigeons le retrait du blâme infligé à notre collègue Henriette !

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A la demande du DIECCTE de Guyane, le DRH du ministère a engagé, fin 2016, une procédure disciplinaire à l’encontre de Mme Henriette Henry, contrôleuse du travail et actuellement ITS, et par ailleurs représentante du personnel CGT.

Le conseil de discipline s’est prononcé le 20 avril 2017 en faveur d’un blâme (sanction du 1er groupe), malgré le vote contre de la CGT, de SUD et de FO réclamant l’absence totale de sanction (pour : 6 DRH, 1 CFDT, 1 UNSA ; contre : 2 CGT, 1 SUD, 1 FO). Sous la pression exercée ces derniers jours, la DRH a renoncé à son projet de sanction du groupe 3 (exclusion temporaire de plus de trois mois ou rétrogradation)

Sans perdre un instant, la sanction a été notifiée dès le lendemain.

Les signataires demandent le retrait de la sanction infligée à Henriette à l’issue d’une procédure inique.

Les faits sont les suivants.

Il est reproché à Henriette d’avoir tenu des propos discriminatoires, d’avoir porté atteinte à la dignité de ses fonctions, enfin d’avoir violé son devoir de réserve, son obligation de neutralité et son obligation déontologique de dignité, à la suite d’une altercation avec une collègue, qui la vieille, lui avait adressé un courriel  extrêmement agressif se terminant par « t’es pas foutue de réussir le grade d’Inspecteur, reste à ta place ».

Entendant de la part de cette même collègue des propos se terminant par « négresse », Henriette, victime depuis des années d’agissement discriminatoires (propos vexatoires, courriels humiliants, placardisation… en raison notamment de ses engagements syndicaux), a rappelé qu’elle était « chez elle » en Guyane, puis éclaté en sanglots. Humiliée, désorientée, et bafouée dans sa dignité, l’agente a crié sa souffrance accumulée depuis tant d’années.

Car cette situation existe depuis 2012, et depuis tout ce temps, la DRH n’a rien fait !! La DRH est la première responsable de la situation qui n’a pas été traitée avec toute la rapidité et la diligence qui s’imposait dans le respect des agents et pour garantir leur santé au travail. A cela s’ajoute la discrimination raciale dont Henriette est aujourd’hui victime.

Les initiatives se multiplient pour exiger l’annulation pure et simple de toute procédure disciplinaire : lettre de syndicats et des élu/es CAP à la ministre, interpellation du DRH dans les instances de représentation du personnel, appel à rassemblement le jour de la CAP…

Dans le contexte de grève générale des travailleurs de Guyane, les représentants de l’UTG (Union des travailleurs de Guyane) sont également intervenus auprès du préfet de Guyane, et un sénateur de Guyane a également interpellé la ministre.

Signe d’une certaine fébrilité de la DRH, celle-ci a décidé, moins de 24 heures avant la date de CAP disciplinaire prévue le 28 mars 2017, de la reporter unilatéralement au 20 avril 2017 – sans qu’elle ne fournisse la moindre explication à l’intéressée maintenue dans une situation insupportable.

C’est une nouvelle preuve de la vacuité du dossier et du caractère inique de la procédure engagée à l’encontre d’Henriette. Pourtant, malgré les adresses, les interventions, les marques de solidarité exprimées vis-à-vis de notre collègue, la ministre du travail s’acharne et ne renonce pas à la procédure.

Les faits reprochés ne justifient aucune procédure disciplinaire. Oui, notre collègue a le droit de dire qu’elle est « chez elle » en Guyane. Non, on ne peut reprocher un manquement à son devoir de réserve et ses obligations de dignité et de neutralité, ou encore une atteinte à la dignité de ses fonctions, à une agente qu’on pousse à bout et qui n’a pas trouvé d’autres moyens d’exprimer sa souffrance, elle qui n’avait jamais été entendue.

Nous dénonçons le procédé qui consiste à reprocher à une personne d’avoir commis les agissements dont elle est la victime, où la victime se retrouve dans le rôle de l’accusée ; ainsi que les pratiques discriminatoires de l’administration et l’absence de prise en compte des dégradations de la santé des agents qui en résultent.