Soutien à notre collègue agressé : compte-rendu de l’audience du 7 février 2017 à Rodez

Le 7 février 2017 s’est tenue au tribunal de Rodez l’audience suite à l’agression de notre collègue H.T.

Le 19 janvier 2016 notre collègue s’est rendu dans un établissement  de production de noix à la suite d’une déclaration d’accident du travail d’une salariée qui avait été agressée par l’employeur.

L’employeur avait refusé de se rendre dans les locaux de l’inspection du travail et avait demandé à notre collègue de se rendre dans l’établissement.

Lorsqu’au cours du contrôle il est apparu que d’autres manquements à la réglementation notamment en matière de travail dissimulé allaient être mis en évidence, l’employeur a alors directement menacé notre collègue, l’a séquestré pendant de longues minutes, avec à l’appui menaces de mort, menaces d’un « contrat » sur sa tête, références ouvertes à l’assassinat de Saussignac en 2004.

Il n’a tenu qu’au courage et qu’au sang-froid de notre collègue et  à l’arrivée dans l’établissement d’autres personnes qu’il ait pu  quitter l’établissement.

L’audience avait été reportée une première  fois à la demande de l’avocat de l’employeur.

Le 7 février elle s’est tenue avec la présence de l’ensemble des agents de l’UD de l’Aveyron, accompagnant notre collègue, en présence également du DIRECCTE, du responsable du pôle T, du secrétaire général de la DIRECCTE et du RUD de l’Aveyron.

Nos 3 syndicats, SNTEFP CGT, SUD Travail et SNUTEF-FSU étaient représentés et ont pu prendre la parole, étant parties civiles.

Etaient également présents des responsables et militants de l’Union Locale CGT de Rodez ainsi que la presse régionale, écrite et audiovisuelle.

Au terme des débats, le Procureur a requis 9 mois de prison à l’encontre de l’employeur.

Le jugement sera rendu le 7 mars 2017.

Les syndicats, l’avocat de notre collègue, notre collègue aussi  qui a pu intervenir et relater les faits, ont mis en exergue l’importance de l’action des agents de l’inspection du travail pour la protection des droits des travailleurs avec les moyens plus que limités et le caractère extrêmement grave des faits qui se sont déroulés ce 19 janvier 2016.

Le procureur a eu cette formule à l’attention du  juge « L’inspection du travail protège les travailleurs mais qui protègent les protecteurs ? C’est à la justice de le faire », mais qui pourrait aussi bien s’adresser à la ministre.

Le jour même le journal Libération dans un dossier avait mis  en exergue la multiplication des  menaces, insultes racistes, actes de violence d’employeurs qui se croient tout permis contre les agents de l’inspections du travail dans un contexte où les politiques de déréglementation de ces dernières années et mois ont minés les droits et garanties collectives des salariés et que les services d’Inspection sont en butte à des réformes régressives et au manque d’effectifs.

Les agents de l’inspection du travail soutenu par l’ensemble des services de l’UD de l’Aveyron ont répondu présent  pour leurs droits, la défenses de leurs  missions et des droits des salariés.

SNTEFP-CGT, SUD Travail, SNUTEFE-FSU