La situation dans nos services est intenable. Les suppressions de postes s’accélèrent, les vacances de postes s’accumulent. Le manque d’effectif est flagrant, partout, sur toutes les missions. Il amplifie les effets des réformes subies ces dernières années (RGPP, réforme territoriale, inspection du travail, externalisations, mutualisations…). Pire, il est désormais utilisé pour justifier de nouvelles restructurations (redécoupages de sections avant disparition, polyvalence imposée, réorganisation des renseignements, fermeture de sites détachés comme à Maubeuge…).
En 2017, 150 postes vont encore être supprimés au ministère. En six ans, les services déconcentrés ont perdu plus de 12% de leur effectif de référence (9 826 ETP en 2009 contre 8 406 en 2015) – soit l’équivalent des régions Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté. Tous les services, toutes les missions sont concernées. Ce sont les postes de catégorie B et C qui servent de variable d’ajustement.
Cyniquement, l’administration prétend mettre fin au « désordre » qu’elle provoque elle-même. Elle cherche à nous rendre responsables de cette situation en appelant à la « solidarité interservices » ou à « l’entraide confraternelle ». Elle veut nous faire accepter la surcharge de travail généralisée, alors que les besoins sont criants pour accueillir le public, contrôler ou traiter les dossiers. Elle multiplie les injonctions technocratiques, les pressions, ou les obligations à remplir des logiciels débiles et anxiogènes. Elle n’apporte aucune réponse aux revendications statutaires ou salariales.
Le gouvernement n’a en réalité aucune volonté de développer nos services. La désorganisation est volontairement entretenue pour entraver nos missions au service des salarié-es et des demandeurs-euses d’emploi. Ce qu’il cherche, c’est à transformer le ministère en appendice technique du patronat, comme le montre sa volonté d’inclure les services de renseignement dans son « offre de service aux TPE/PME » en application de la loi Travail, coupé de la demande des salarié-es. Nous ne pouvons pas et plus accepter cette situation !
La CGT-TEFP appelle l’ensemble du personnel du ministère :
- à se joindre à la journée de grève dans les trois versants de la fonction publique (Etat, Territoriale, Hospitalière) le 7 mars 2017 ;
- à participer massivement aux manifestations et rassemblements interprofessionnels prévus ce jour ;
- à se réunir en assemblée générale locale pour débattre et définir les modalités d’action pour une mobilisation dans la durée.
Affirmons nos exigences !
- un service public du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle de proximité au service des salarié-es et des demandeurs-euses d’emploi
- l’arrêt des suppressions de postes, des mutualisations et des externalisations et un plan de recrutement sous emploi statutaire pour rattraper les pertes dues aux réformes
- la publication à la vacance nationale et l’ouverture à recrutement par concours de tous les postes non pourvus
- la titularisation des agent-es contractuel-les
- le maintien de tous les sites et de toutes les unités départementales
- le maintien de services de renseignement aux salariés, avec accueil physique et téléphonique de proximité, refus de la plateforme nationale mise en place par la DGT
- la défense de nos conditions de travail, contre l’intensification du travail qui résulte des intérims, suppléances, remplacements, polyvalence imposés
- le maintien de la compétence de l’Etat sur les missions de l’emploi
- le maintien de services support de proximité au service des agent-es et non des priorités technocratiques de l’administration
- l’arrêt du CRIT et le passage immédiat de tous les CT qui le souhaitent en IT sur leur poste, sans concours ni liste d’aptitude
- une reconnaissance et vrai déroulement de carrière pour les adjoint-es (C) et les SA par la promotion immédiate de tous les agent-es situés aux trois derniers échelons au grade supérieur et par un plan massif de passage de C en B et de B en A
- l’abrogation du RIFSEEP, qui porte atteinte à une fonction publique de carrière en faisant varier la prime selon l’emploi occupé ou les résultats de l’évaluation (y compris à la baisse) et en permettant toutes les injustices et discriminations
- le dégel du point d’indice, le rattrapage des pertes subies depuis 2000, la revalorisation des grilles indiciaires et l’octroi immédiat de 60 points d’indice pour les agents de catégorie C, dont les carrières sont bloquées
- l’abrogation de la loi Travail et de toutes les réformes favorables au patronat
- le retrait du projet de code de déontologie.