Déclaration des élu·es CGT au CTM Travail-Emploi du 20 mai 2021

Dans le cadre du CTM qui s’est tenu la semaine dernière et qui aurait dû être présidé par la ministre, l’ensemble des organisations syndicales vous ont alerté sur la situation particulièrement dégradée dans les services, conséquence directe de la conduite d’une réforme dont le seul objectif est la réduction des coûts, peu important ses effets délétères sur la qualité du service public rendu aux usagers et sur nos conditions de travail. Nous ne listerons pas à nouveau les conséquences gravissimes de la réforme de l’OTE, mais nous réitérons nos demandes puisqu’elles n’ont fait l’objet d’aucune réponse à ce jour.

Nous sommes contraints de nous répéter, avec force et en appelant nos collègues à se mobiliser puisque vous ne nous entendez manifestement pas. Nous refusons le délitement de nos services et collectifs de travail, nous n’acceptons pas la démission en rase campagne de nos responsables qui acceptent le joug du ministre de l’intérieur et de ses préfet-es et nous demandons :

  • le retrait immédiat des « plafonds d’emplois, l’arrêt des suppressions de poste et un plan de recrutement d’urgence et massif pour assurer notre service public de proximité ;
  • le respect du droit à la mobilité des collègues en ouvrant réellement les postes vacants sur le site PEP ;
  • le reclassement dans leur département de toutes et tous les collègues qui ont fait le choix de rester au ministère du travail ;
  • l’arrêt immédiat des opérations de « densification » immobilière ;
  • la présence de services d’accueil du public dans toutes les directions ;
  • la création de service RH de proximité dans toutes les directions ;
  • le respect de l’indépendance de toutes les composantes de l’inspection du travail ;
  • l’ouverture immédiate de négociations sur les déroulements de carrière pour toutes les catégories.

Nous insistons tout particulièrement, à nouveau, sur la question des « sureffectifs » qui correspondrait à votre réalité technocratique, mais qui heurte au plus haut point nos collègues, contraint.e.s de gérer, au quotidien, la misère liée aux nombreux postes vacants. Cet « argument » ne peut plus être opposé à des collègues dont la charge de travail explose et nous vous demandons de débloquer les mutations gelées, de déclarer vacant puis de veiller à pourvoir l’ensemble des postes qui le sont, sans vous contenter de suivre l’avis des Directeur.rice.s régionau.lle.x – quand ils / elles pensent à le donner – puisque cet avis a le plus souvent pour conséquence de privilégier les postes d’encadrement, au détriment des postes de terrain (un RUC plutôt qu’un·e IT en section pour ne donner qu’un seul exemple, malheureusement nullement théorique).

L’ordre du jour de la réunion d’aujourd’hui n’est pas à l’image du bilan très négatif que nous faisons de la réforme de l’OTE puisque finalement, nous allons discuter de ce qui peut être considéré, de notre point de vue, comme sans doute son seul point positif : la mise en place d’une représentation des agents de proximité, au niveau de chaque département et de chaque région, ce qui nous semble utile et pertinent, tout particulièrement s’agissant des CHSCT.

Nous souhaitons enfin vous interpeller s’agissant du télétravail ou travail à distance, subi par les agents depuis 15 mois désormais. Depuis le début de l’année, vous nous indiquez que le sujet est en passe d’être traité, en interministériel, mais nous n’avons toujours pas de réponse s’agissant de la prise en charge des nombreux coûts exposés par nos collègues, contraints de travailler depuis leur domicile (électricité, frais de chauffage, matériel acquis, faute de l’avoir obtenu par les services, restauration,…). Les économies réalisées par l’administration sont tout aussi réelles (réduction des frais de déplacement et absence de participation aux repas pris dans les cantines, tout particulièrement) que les frais supplémentaires exposés par les agents et il est tout simplement incompréhensible que ce point ne soit toujours pas traité. Dans tous les cas, il conviendra de procéder de manière rétroactive, depuis le mois de mars 2020.