Au ministère du travail comme ailleurs on continue pour le retrait de la réforme des retraites ! Toutes et tous en grève et en manifestation le 6 février 2020 !

C’est le gouvernement qui est isolé…

Il ne recueille aucune voix pour son projet.  Le Conseil d’Etat juge les projections financières du projet de loi « lacunaires » et estime qu’il ne peut garantir la sécurité juridique de la réforme, car de nombreux points sont renvoyés à des ordonnances que le gouvernement prendrait après le vote de la loi.

Le Conseil supérieur de la fonction militaire a rendu un avis négatif. Il en est de même pour toutes les caisses et instances qui ont été consultées au mois de janvier : CNAF (famille), ACOSS (sécurité sociale), CNAV (vieillesse), CNAM (maladie), ARRCO-AGIRC, IRCANTEC, RAFP (complémentaires retraites), CRA-ATMP (accidents du travail)…

… mais il aggrave encore son projet…

Selon les premiers éléments de  l’étude d’impact du gouvernement, à partir de la génération 1980, l’âge « pivot », celui auquel on peut partir à la retraite sans décote, serait de 65 ans, et augmenterait encore plus pour les générations suivantes.

Pour tenter de masquer ce mauvais coup, il publie des simulations truquées et tronquées (cf. https://reformedesretraites.fr/etude/) et indique qu’il ne mettra en place un simulateur qu’après l’adoption de la loi !

… et veut nous faire payer pour les plus riches

La quasi-suppression des cotisations pour les revenus au-delà de 10 000 euros par mois représentera un manque à gagner de 4,5 milliards d’euros pour les caisses de retraites. Dans le même temps, les actifs devront continuer à payer les retraites de ces cadres très supérieurs partis à la retraite. Résultat : le commun des salariés paiera les retraites des plus riches alors que les hauts salaires en activité cotiseront beaucoup moins. Les entreprises économiseront 60% de ces cotisations non versées : elles gagneront 43 milliards d’euros d’ici 2040 (chiffres ATTAC). C’est ça la justice sociale ?

Alors ne lâchons rien, faisons grève, manifestons, interpellons nos directions !

 Malgré la suspension de la grève reconductible à la SNCF et à la RATP après un combat héroïque de plus de 45 jours, le mouvement contre la casse de nos retraites est loin d’être fini et reprend même du souffle. Des centaines de milliers de salarié-e-s et de jeunes continuent de manifester. Dans l’éducation, les enseignant·es et les lycéen·nes se mobilisent en masse à la fois pour défendre leur avenir et contre la casse du bac engendrée par les réformes Blanquer. Les égoutier·es, les agent·es des impôts, de la culture mais aussi les avocat·es se mettent en grève et jettent symboliquement leurs outils de travail devant leur direction pour manifester leur refus de travailler ne serait-ce qu’une année de plus dans les conditions que nous connaissons (https://m.huffingtonpost.fr/entry/retraites-ou-defense-des-services-publics-combien-de-secteurs-professionnels-sont-en-colere_fr_5e2eaa2cc5b6d6767fd7f5df?utm_hp_ref=fr-homepage).

Alors suivons leur exemple pour défendre nos retraites mais aussi contre la casse du ministère, les suppressions de postes, le gel des salaires. C’est le moment !


Communiqué national interprofessionnel des organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, MNL, UNL

Mobilisé-es et toujours aussi déterminé-es

Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, MNL, UNL se félicitent de l’importance des mobilisations pour le retrait du projet de réforme des retraites du Gouvernement. Le soutien de la population au mouvement social s’amplifie, des initiatives unitaires sont prises sur tout le territoire, les journées de grèves et de manifestations du vendredi 24 et du mercredi 29 janvier ont encore rassemblé des centaines de milliers de personnes. C’est la preuve d’un rejet massif des propositions portées par le Gouvernement.

L’avis du Conseil d’État est un désaveu cinglant à la stratégie gouvernementale. Cette réforme est décidément injuste et dangereuse. Il confirme nos analyses d’une réforme qui méprise les formes réglementaires et législatives et, sur le fond, fait ressortir le flou du projet. Il pointe les biais de l’étude d’impact et des 29 ordonnances auxquelles le texte du projet de loi renvoie comme autant d’éléments qui masquent la réalité de la réforme. Il contredit les engagements de compensation aux dégâts de la réforme que le gouvernement avait fait miroiter pour certain-es catégories.

A la veille de l’ouverture de la « conférence des financeurs », nos organisations syndicales réaffirment leurs propositions d’augmentation des recettes des régimes de retraites, qui passent par une meilleure répartition des richesses créées par le travail des salarié-es.

Une mobilisation historique par sa force et sa durée, le soutien sans faille de l’opinion publique, l’avis du Conseil d’État : le projet de réforme des retraites n’a jamais été si fragile. Les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, MNL, UNL appellent l’ensemble du monde du travail et la jeunesse à poursuivre et à amplifier, dans tous les secteurs, la mobilisation dès maintenant et tout au long du débat parlementaire qui s’ouvre la semaine prochaine par des actions diversifiées : rassemblements, retraites aux flambeaux, dépôts d’outils symboliques des métiers, etc. Il n’y aura pas de trêve. Des actions de mobilisation sont déjà prévues la semaine prochaine. Le 5 février, les organisations soutiennent l’initiative de mobilisation des organisations de jeunesse et encouragent à construire des initiatives locales et diversifiées.

Elles appellent à faire du jeudi 6 février une nouvelle journée interprofessionnelle de grève et de manifestations à l’occasion du début des travaux de la commission spéciale de l’Assemblée Nationale. Elles appellent à interpeller les parlementaires. Elles mettent en perspective des actions de mobilisation notamment la semaine d’ouverture des travaux à l’Assemblée Nationale et tout au long des débats parlementaires. Elles décident de se réunir à nouveau le 6 février au soir.