Sous la pression de la rue, le gouvernement tente une entourloupe : ne soyons pas dupe, les 14, 15 et 16 janvier 2020 on continue pour le retrait de la réforme des retraites !

Sous la pression d’une mobilisation historique, et notamment du succès de la journée du 9 janvier qui a encore rassemblé des centaines de milliers de salariés alors que la grève dure depuis plus d’un mois, le premier ministre a adressé samedi ses « propositions » aux organisations syndicales. A la lecture de son courrier il est évident qu’il ne s’agit aucunement d’une tentative de compromis.

En effet, la lettre affirme catégoriquement au point n°4 que le système de retraite voulu par E. Macron et E. Philippe comportera un âge pivot, rebaptisé « âge d’équilibre ». Elle indique également que cet âge ne sera pas fixé une fois pour toute mais « constituera un des leviers de pilotage collectif du système dans la durée ». Autrement dit il pourra être amené à augmenter afin de réduire les pensions si la part des richesses consacrées aux retraites est jugée excessive par le gouvernement.

La prétendue ouverture vantée par les médias macronistes consiste simplement en un hypothétique report dans le temps de la mise en œuvre de cet âge pivot, afin qu’elle intervienne au moment du basculement dans le système à points plutôt que dès 2022. Mais en contrepartie, E. Philippe exige des syndicats qu’ils s’accordent avec le patronat pour trouver des mesures d’économies immédiates équivalentes. Et il interdit par avance toute augmentation des cotisations sociales. La seule option possible sera donc l’allongement de la durée de cotisation, qui s’élèverait à 43 annuités plus rapidement que prévu par la loi Touraine voire même irait au-delà. Et si aucun accord n’est trouvé, le gouvernement prévient qu’il reprendra la main et ré-introduira l’âge pivot par ordonnance. Voilà ce que certain-e-s veulent faire passer pour un « compromis »…

Pour le reste E. Philippe réaffirme l’intégralité de son projet et ose même écrire qu’il est motivé par un souci de « justice sociale » !

Après avoir échoué à dresser la population contre les grévistes de la SNCF et de la RATP, après avoir tenté sans succès d’opposer les salariés jeunes et moins jeunes, après avoir espéré en vain que les congés de Noël mettent fin au mouvement, le gouvernement est maintenant réduit à jouer au poker-menteur. C’est un signe de faiblesse, une de ses dernières cartouches qu’il est contraint d’utiliser sous la pression. Si nous montrons que nous ne sommes pas dupes en étant massivement en grève et en manifestation cette semaine, ces magouilles seront balayées et nous obtiendront de véritables reculs !

La CGT TEFP invite donc tous les agent-e-s du ministère du travail à prendre connaissance de la teneur réelle des « propositions » du gouvernement. Elle appelle à poursuivre la mobilisation et la grève pour le retrait du projet de loi et à participer massivement aux actions et manifestations prévues les 14,15 et 16 janvier 2020.