Amiante dans la Tour Bretagne à Nantes : le ministère du travail met en danger nos collègues en ordonnant la réintégration des locaux (communiqués CGT-SUD-SNUTEFE)

La direction de la DIRECCTE à Nantes vient d’ordonner à plusieurs agent/es du ministère du travail de réintégrer dès le 10 août les locaux du 4e étage de la Tour Bretagne, polluée à l’amiante, contrairement à ce qu’elle avait annoncé précédemment (cf. notre communiqué du 9 août 2017).

Elle prétexte des mesurages d’air ambiant permettant selon elle de retrouver des conditions « normales » de travail après des travaux de surfactage des volets de désenfumage à l’origine de la pollution.

Ces mesurages de l’air, effectués sans manipulation des volets, dont les résultats sont communiqués 24 ou 48 heures après l’exposition, ne constituent pas, en soi, une mesure de protection.

Les travaux nécessaires (retrait ou encapsulage) sont envisagés mais ne sont pas encore planifiés. En l’état, rien ne garantit qu’il n’y aura pas de nouvelles émissions : avec un simple surfactage, le moindre frottement en cas de mise en route des volets de désenfumage en provoquera. Des mesurages réguliers après coup n’y changeront rien.

L’administration en a bien conscience puisque le directeur régional reconnaissait lui-même, dans un message adressé aux agents le 4 juillet dernier, qu’elle n’était pas en mesure de garantir leur « sécurité absolue » notamment en cas de déclenchement intempestif des volets en cas d’alerte incendie et que la seule mesure était de les soustraire au risque et de les reloger dans l’attente de travaux de désamiantage. Elle admet même, en même temps qu’elle demande aux agent/es de réintégrer les locaux, que ce surfactage peut être dégradé par une manœuvre forcée des volets !

Le ministère du travail est parfaitement au fait de la dangerosité de l’amiante puisqu’il est censé assurer la protection des salarié/es… mais il met en danger la santé de ses propres agent/es et des usagers accueillis par nos services. Propriétaire des locaux, le ministère porte plus d’intérêt à ses biens immobiliers qu’à la santé de ses propres agent/es, c’est un scandale !

Nos organisations syndicales dénoncent ce passage en force et exigent de l’administration qu’elle retire ses consignes de réintégration. Elles demandent urgemment des mesures de protection des agent/es. Un relogement des agent/es doit être recherché le temps que les travaux de traitement des sources de pollution soient réalisés. Nous soutiendrons toutes les actions permettant aux agent/es de préserver leur santé au travail.

Le 11 août 2017