Déclaration des élu·es CGT au CTM Travail-Emploi du 30 septembre 2021

Monsieur le directeur des ressources humaines,

Nous sommes réuni·es aujourd’hui sur un point unique à l’ordre du jour, alors que les sujets de préoccupation des agent·es sont nombreux et qu’il y a urgence à les traiter, à commencer par les effectifs et les conséquences désastreuses de l’OTE sur les conditions de travail et l’accessibilité de nos services aux usager·ères. Les dysfonctionnements sont aussi divers que variés, mais ont un point commun : nous faire perdre une énergie et un temps précieux, au détriment de nos missions de service public. Les postes vacants et les situations d’intérim sont tellement nombreux que la paralysie de nos services est proche, voire atteinte dans certains départements. Par ailleurs, de nombreux·euses collègues victimes de l’OTE sont encore sous lettre de mission et sont baladé·es d’un poste à l’autre au gré des besoins sans qu’un poste pérenne ne leur soit proposé, contrairement aux engagements pris par le cabinet, en votre présence M. Bernard, lors de la rencontre du 22 juin avec notre organisation syndicale (nous demandons à ce que ce point soit examiné au cours de ce CTM). Une fois de plus, nous tirons la sonnette d’alarme et nous sommes contraints de vous répéter que nos collègues sont à bout !

Nous les appelons à résister, à se mobiliser et à porter nos revendications, en participant massivement à la grève et aux manifestations prévues le 5 octobre :

  • le retrait des plafonds d’emplois, l’arrêt des suppressions de postes et un plan de recrutement massif pour pourvoir d’urgence tous les postes vacants et gelés ;
  • le reclassement définitif dans leur UD de tous·tes les collègues victimes de l’OTE ;
  • l’arrêt des fermetures de sites et autres « densifications immobilières » ;
  • le retour de services RH et logistiques dans chaque direction, pour régler enfin tous les problèmes qui nous pourrissent la vie au quotidien ;
  • l’ouverture immédiate de véritables négociations sur les rémunérations et les déroulements de carrières pour toutes les catégories.

S’agissant du projet d’arrêté soumis à notre avis aujourd’hui et organisant la formation des agents qui rejoindront le corps de l’inspection du travail par la voie du détachement, vous n’avez eu de cesse de nous balader et de nous mentir sur le sujet. Vous avez tout d’abord tenté de nous faire croire qu’il s’agissait d’une procédure banale et ordinaire pour le corps de l’inspection du travail, alors que le dispositif réglementaire complet n’existait tout simplement pas et l’ordre du jour de la réunion d’aujourd’hui, organisée dans l’urgence, la veille de l’entrée en formation de nos futurs nouveaux·elles collègues, le prouve, s’il en était besoin.

Ensuite, pour la liste des lauréat·es et des postes, elle correspond manifestement à des négociations interministérielles dont nous ne saurons jamais les tenants et les aboutissants, mais ne croyez pas que nous sommes naïf·ves. Un point est certain : il ne s’agit pas seulement de pourvoir des postes durablement vacants puisque la préaffectation de certain·es collègues s’est faite au détriment de demandes de mutation internes. Un autre point est certain : ce mode de recrutement, certes supplémentaire, n’est pas suffisant pour répondre à l’urgence liée à l’état de nos effectifs. En outre, s’il existe des possibilités de formation additionnelles elles devraient aussi pouvoir bénéficier à l’ensemble des collègues et notamment aux contrôleur·euses du travail laissé·es sur le carreau et pour lesquel·les vous ne proposez toujours aucune solution. Sur le fond, l’arrêté est beaucoup moins précis quant aux objectifs de formation et au contenu pédagogique que ce qui est prévu pour les IET et donne davantage de marges de manœuvre à la direction de l’INTEFP. Cela nous laisse pour le moins dubitatif·ves. et nous conduit à nous interroger sur la qualtié de la formation qui sera dispensée à des collègues qui, selon les échos que nous en avons, pas de compétence particulière en matière de droit du travail.

Enfin, cette date de consultation, in extremis, est toujours aussi significative de votre conception du dialogue social et comme vous ne tiendrez compte d’aucune de nos remarques ou demandes, nous nous interrogeons sur l’utilité de les formuler, mais nous y reviendrons néanmoins dans le cadre du débat.

Nous terminons cette déclaration préalable en revenant, à nouveau, sur notre demande en vue d’une prise en charge des frais exposés par nos collègues à l’occasion du travail à distance subi dans le cadre de la crise sanitaire. Sur le sujet, vous avez été particulièrement hypocrite : pendant des mois et des mois, vous avez renvoyé à la négociation interministérielle, en nous laissant croire qu’une forme de rétroactivité serait possible. Et à présent, la réponse serait feme et définitive ? Zéeo ? Rien du tout ? C’est évidemment totalement inacceptable ! L’allocation journalière prévue est, selon nous, insuffisante, mais elle a au moins le mérite d’exister et nous demandons qu’à minima, le plafond prévu soit versé à tous·tes les agent·es concerné·es par le travail occasionnel à distance ou le télétravail au titre des années 2020 et 2021.

Contre la dégradation de nos conditions de travail,

Pour un service public de qualité et des effectifs à la hauteur des besoins des salarié·es,

TOU-TE-S EN GREVE ET EN MANIFESTATION LE 5 OCTOBRE