Tout augmente sauf les traitements !

Depuis le début de l’année, les tarifs réglementés du gaz ont bondi de 59% et ce ne sont pas les mesures de plafonnement annoncées par le gouvernement qui permettront aux agent.es de préserver leur pouvoir d’achat,  alors que 53% des foyers restreignent déjà leur consommation énergétique pour limiter leurs factures ! Tout ça va directement dans les poches des actionnaires et des patrons, tandis que celles des agent.es se vident par l’effet conjugué de l’inflation et de la stagnation des rémunérations dans la fonction publique.

Comment faire face en effet  à ces augmentations, alors que la valeur du point d’indice, base du salaire des fonctionnaires, a décroché de près de 20% par rapport à l’indice des prix à la consommation depuis l’an 2000? Cela représente des centaines d’euros perdus tous les mois pour l’ensemble des fonctionnaires et contractuel.les …

Carrière et rémunération au ministère du travail : c’est le borne-out !

La ministre multiplie les courriels à destination des agent.es du Ministère  pour les remercier de leur  investissement dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire, économique et sociale liée à la pandémie de COVID19. Quelle hypocrisie alors que le gouvernement annonçait dans le même temps le maintien du gel du point d’indice et qu’il refuse toute indemnisation pour le travail à domicile durant la pandémie ! Quel injustice lorsque ce gouvernement arrose depuis plus d’un an maintenant  les patrons de dizaine de milliards d’euros (plan de relance, activité partielle,…). Et

quel cynisme, lorsque les défaillances de l’administration  (retard ou non versement de la paye par exemple) ont amené une part non négligeable d’agent.es à solliciter l’action sociale !

Aujourd’hui, les questions salariales sont brûlantes et pèsent fortement sur « l’attractivité » comme le déplore le ministère lui-même : difficultés à recruter, postes laissés vacants, recours massif aux contractuel.les, tant à l’emploi qu’au travail. 30 à 40 % des postes dans certaines régions  ne sont pas pourvus.  Pour les agent.es du Ministère, c’est la double peine, acculé.es par la charge de travail dans ce contexte de pénurie d’effectifs, les salaires dégringolent par l’effet de ces décennies d’austérité !

Il y a déjà plusieurs mois, le Ministère a annoncé un projet censé résoudre tous nos problèmes (sic) : « Les 7 piliers RH »,  document de quelques pages rédigé  dans une novlangue managérial et surtout vide de toute propositions concrètes  concernant les carrières et les rémunérations…  Lors de sa présentation au CTM, nous avions déploré que « ce plan de transformation RH » se réduise à des propositions- non chiffrées par ailleurs -de revalorisation de la grille du corps de l’Inspection du Travail, celle qui accueille les chef.fes.  Il y a d’autres priorités que de revaloriser les grades sommitaux des DA, DT et DT hors classe !

Urgence au Ministère: de véritables carrières pour les agent.es de catégorie B et C!

Un.e agent.e de catégorie C a une amplitude de carrière de 28% (comparaison entre son indice de recrutement et celui  atteint en fin de carrière). C’était 40% il y a 20 ans avec une durée de carrière plus courte. Ces agent.es subissent le plus durement l’austérité et cette situation est d’autant plus scandaleuse qu’on exige qu’ils/elles effectuent des tâches pénibles, répétitives et de plus en plus complexe, sans  aucun rapport avec le salaire versé. Par ailleurs, ces dernièr.es sont victimes d’un véritable goulot d’étranglement  avec un taux de promotion ridiculement faible  (8,5%) au grade AAP1  par an !

Pour un.e agent.e de catégorie B, l’amplitude de carrière est de 56% alors qu’elle était de 72% il y a 20 ans. Les SA pâtissent également de taux de promotion trop faibles (11% pour le passage en classe supérieure, et 7 ,5% pour le passage en classe exceptionnelle). Le Ministère n’a apporté aucune solution aux  près de 1000 contrôleur.ses du travail qui sont toujours sans perspective et  bloqué.es dans un corps en extinction.

Pour un agent.e de catégorie A, il y a 25 ans le recrutement se faisait à 50% au-dessus du  SMIC. Il est à moins de 40% aujourd’hui.

Pas étonnant dans ces circonstances que la grande majorité  des demandes d’aide d’urgence au titre de l’action sociale proviennent de femmes de catégorie B et C occupant les emplois les plus impactés par ces politiques d’austérité.

Bref, on en a marre de ces  salaires trop faibles et de ces carrières pourries ! Le gel du point d’indice,  la faiblesse chronique des taux de promotion ne permettront pas à la grande majorité des agent.es de dérouler une carrière décente avant leur départ à la retraite !

Nous revendiquons :

-Une augmentation immédiate de la valeur du point d’indice, et son indexation sur l’indice des prix à la consommation ;

-La mise en œuvre d’un plan de rattrapage des pertes cumulées ;

-La revalorisation des grilles indiciaires et notamment pour les métiers et filières à prédominance féminine

-L’intégration des primes dans le traitement brut ;

-La promotion immédiate et sans condition des agent.es en sommet de grade des corps d’adjoint, SA et attachés, pour permettre la reprise de leur carrière ;

-Le déblocage immédiat des carrières des agent.es de catégorie B et C, coincés dans les premiers grades du fait des ratios de promotion bas ;

-l’organisation d’un dispositif spécifique pour les agent.es de catégorie C  facilitant le passage dans les corps de catégorie A et B (SA, IT, attaché) avec un cycle préparatoire au concours ouvert sans sélection et un accès facilité à la formation continue ;

-le passage immédiat de tou.tes les contrôleurs.ses du travail qui le souhaitent en inspecteur.ices du travail

 

Enfin, nous demandons un véritable plan de transformation d’emplois de C en B et de B en A sur le seul critère de l’ancienneté pour la reconnaissance des qualifications professionnelles.

Tract Rému 21.10.21