Succès du rassemblement du 15 novembre 2018 à Périgueux pour le maintien de l’UD de Dordogne

Environ quatre-vingt manifestants  s’étaient mobilisés pour s’opposer à l’expérimentation programmée par le Préfet de Région dans le cadre de ses propositions pour la réforme  de l’organisation territoriale des services  publics en Nouvelle Aquitaine.

Il s’agissait ni plus ni moins de supprimer l’Unité Départementale de la DIRECCTE Dordogne (ancienne Direction du travail) en intégrant la majorité des services en préfecture, spéculant sur une régionalisation des services d’inspection du travail.

Une telle décision reviendrait à mettre sous tutelle préfectorale des décisions qui concernent directement les travailleurs de ce département et à rendre inaccessible le service public du travail .

Une délégation a été reçue  par Madame la Préfète. Celle-ci qui a fait mine de s’étonner qu’une simple proposition puisse provoquer des contestations, a affirmé à la délégation qu’aucune décision n’avait été prise en ce qui concerne une quelconque expérimentation. Les manifestants ont acté ce recul. Les organisations syndicales des agents et du département resteront  vigilantes dans l’attente de la décision du conseil des ministre attendue pour le 12 décembre.  Et elles mobiliseront toutes leurs forces pour empêcher l’aboutissement d’un tel projet.


L’intervention du SNTEFP-CGT au rassemblement

Les réformes entamées à la hussarde par le gouvernement depuis son installation sont graves de conséquences pour tous les travailleurs sur le territoire. Il est hautement symbolique que l’une des premières actions de ce gouvernement fut, à travers la loi travail, de détruire les garanties collectives qui permettaient à tous les travailleurs d’une même branche professionnelle d’avoir les mêmes avantages et les mêmes garanties, de remettre en cause le monopole syndical à la négociation, de supprimer les CHS-CT et de réduire les droits des représentants du personnel fragilisant l’expression et la défense de tous les travailleurs.

Le gouvernement n’a pas hésité non plus à ponctionner les retraites, diminuer les allocations logement, soumettre à revenu les allocations familiales.

C’est cette logique de réduction des droits du plus grand nombre et de paupérisation que le gouvernement appelle la « rénovation de notre modèle social ».

Et le programme qu’il annonce pour les prochains mois est désastreux : la refondation du régime d’assurance chômage, la démantibulation du système de protection de la santé au travail, la remise en cause du système de retraite par répartition et l’allongement des périodes pour l’ouverture des droits, la diminution des prestations sociales et l’instauration de contreparties obligatoires, la réforme du système de santé. Tout cela sur fond de réductions budgétaires, suppression d’emplois publics et refonte globale de l’organisation territoriale des services publics. Loin d’être abandonnées, les orientations CAP 2022 commencent à être mises en œuvre.

C’est dans la cadre de ces projets que prend place l’expérimentation de fusion de l’unité départementale de la Direccte de Dordogne avec les services préfectoraux.

Cette expérimentation cache de fait une véritable tentative de destruction des services du travail et de l’emploi dans les départements qui s’accompagne d’une remise en cause de l’ensemble des missions de l’Etat sur le champ emploi travail (y compris en région).

Régionalisation des inspections du travail, transfert des contrats aidés à pôle emploi, privatisation de contrôles standardisés, sous-traitance des renseignements, mutualisation des services administratifs, mutualisation des moyens, interdépartementalité renforcée, suppression de missions dites administratives, les préfets et le gouvernement ne manquent pas d’imagination lorsqu’il s’agit de supprimer des emplois (objectif – 55 000 emplois de fonctionnaires), remettre en cause les statuts (on ne recrutera plus des titulaires dans la fonction publique mais des contractuels à durée déterminée – la précarité devient la règle), aggraver les conditions de travail (on ferme des services en Dordogne, vous irez travailler à Bordeaux ….si personne ne se préoccupe alors de la facture carbone, personne ne se préoccupe surtout de la fatigue des personnels).

Mais les conséquences sont aussi pour les populations et les territoires : des services publics qui ferment, c’est les territoires ruraux qui se désertifient ; des missions publiques qui disparaissent, c’est l’accroissement des inégalités ; des emplois publics qui sont supprimés, c’est des débouchés en moins pour les demandeurs d’emploi et les jeunes.

Nous devons nous mobiliser, aujourd’hui pour obtenir le retrait de cette expérimentation qui pourrait très vite devenir réalité, d’autres préfets ont fait des propositions identiques. Nous devons nous mobiliser pour nos emplois, pour nos missions et pour des conditions de travail décentes mais aussi pour préserver les missions de service public dans les territoires et lutter contre les inégalités.