Réaction du SNTEFP-CGT au projet de loi « relatif à l’adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire »

Le SNTEFP-CGT a pris connaissance du projet de loi « relatif à l’adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire », qui traduit en droit les annonces du président Macron du 12 juillet 2021.

Les réticences à la vaccination sont de la responsabilité du gouvernement qui, depuis le début de la pandémie, a pratiqué le mensonge, la dissimulation d’informations, le deux poids deux mesures, le reniement de sa parole, et ainsi suscité une défiance contre l’ensemble de sa politique sanitaire. Après avoir déclaré que le port du masque était inutile, après avoir empêché les agent-e-s de l’inspection du travail de jouer leur rôle de protection des salarié-e-s durant la première vague – jusqu’à suspendre et sanctionner l’un d’entre eux pour avoir demandé à un employeur de fournir des masques à des salarié-e-s travaillant au contact de personnes âgées – après avoir refusé de rendre le télétravail obligatoire ou de conférer à l’inspection du travail un pouvoir d’arrêt d’activité en cas de risque d’exposition des travailleurs/euses, le gouvernement s’apprête à prendre des mesures policières et répressives contre les salarié-e-s, les agent-e-s de la fonction publique, et la population. Piètre tentative de faire oublier ce passif, ces mesures ne pourront qu’alimenter la défiance. Elles frapperont en premier lieu les travailleurs/euses les plus modestes et leurs familles qui ont un accès moindre à la vaccination et aux soins. Et elles sont d’autant plus hypocrites que le gouvernement n’est pas en mesure de fournir suffisamment de doses pour vacciner l’ensemble de la population d’ici à leur entrée en vigueur !

Le SNTEFP-CGT s’oppose donc à la création d’un nouveau motif de licenciement pour défaut de vaccination, au contrôle par les employeurs du statut virologique ou vaccinal des salarié-e-s et des agent-e-s de la fonction publique ainsi qu’à toute tentative d’instrumentalisation de l’inspection du travail dans un sens de contrôle et de sanction des travailleurs/euses.

Le SNTEF- CGT est par contre favorable au déploiement le plus large de la vaccination contre la COVID 19. Mais sa généralisation suppose au contraire la conviction par le débat et l’argumentation en toute transparence, la facilitation de l’accès au vaccin pour les plus modestes et précaires, la réaffirmation de la place de la médecine du travail et le renforcement de son rôle dans la protection de la santé des salarié-e-s (notamment vaccination sur le temps de travail ou sur le lieu de travail et par la médecine du travail), des créations de postes massives dans la santé publique plutôt que les suppressions opérées par Macron et ses prédécesseurs, la levée des brevets pour une production et une distribution publique des vaccins, indépendante des grands groupes pharmaceutiques.