Les services de renseignements sont menacés

Souvenons-nous des discours de l’Administration qui se voulaient rassurant lors de la mise en place de l’ODR : « non, ce n’est pas un outil de flicage », « non, ça ne servira pas à construire un appel d’offre en vue de la création d’une plateforme téléphonique de renseignements », « oui, le service de renseignements est indispensable dans les UT ».

Mais la réalité actuelle est toute autre.

En Dordogne, le service de renseignements devrait être fermé en septembre suite à un départ à la retraite non remplacé, l’autre collègue de ce service étant contrainte d’accepter une mutation fonctionnelle proposée par le DRA-RUT.

Dans le Jura, le service de renseignement va être fermé le mercredi durant l’été, faute d’effectif. Le seul agent présent devra alterner réception physique et accueil téléphonique.

Dans la région Nord-Pas-de-Calais, un autocommutateur régional devait être mis en place pour répondre aux appels entrant de toute la région (et demain, de la grande région fusionnée Picardie – Nord-Pas-de-Calais).

Ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres des dysfonctionnements de ces services organisés par l’Administration.

Les causes sont connues.

Le sous-effectif résulte de la suppression du corps des contrôleurs du travail, épine dorsale des services de renseignements[1], des modalités scandaleuses d’un EPIT sélectif qui oriente les lauréats uniquement vers les sections, des différents plans sociaux (RGPP et MAP) et du non-remplacement des départs à la retraite.

Une fois la pénurie d’effectif organisée et les services au bord de l’asphyxie, l’externalisation sera chose aisée. C’est bien là le sens profond de la casse programmée de ces services : couper le lien entre nos services et les travailleurs, dans la lignée de la réforme de l’inspection du travail et des propos de l’encadrement pour qui l’accueil du public est une « affaire non prioritaire ».

Les conséquences sont également connues.

C’est la surcharge de travail pour les collègues restant dans ces services, et la dégradation du service rendu aux usagers.

Pourtant, les services de renseignements sont indispensables.

Pour les usagers, souvent victimes de souffrance au travail et qui trouvent en permanence dans un lieu de proximité et dans des cas d’urgence des réponses rapides et adaptées à leur situation professionnelle.

Pour les agents de contrôle, comme première source d’information.

La CGT s’oppose à la fermeture des services de renseignements et revendique :

  • le maintien de services de renseignements de proximité et la création d’un service de renseignement sur chaque site (y compris les sites détachés) ;
  • le renforcement de ces services en matière d’effectifs, notamment par la réouverture du corps des contrôleurs du travail et des concours de recrutement, ainsi que par la promotion de tous les CT qui le souhaitent en IT sur leur poste actuel sans examen ;
  • le refus de toute plateforme téléphonique et de l’externalisation par la sous-traitance à des entreprises privées ;
  • le maintien ou la création/recréation des liens avec les agents de contrôle ;
  • le retrait de l’ODR.

[1] Selon les chiffres communiqués par le ministère à l’occasion du CTM du 23 juin 2015, sur 512,5 agents équivalents temps plein que comptent les services de renseignements, 442,8 ETP sont pourvus par des agents de catégorie B, quasi exclusivement des contrôleurs du travail, dont 129,3 ETP ayant plus de 57 ans et 231,1 ayant plus de 55 ans. Avec la mise en extinction du corps des contrôleurs du travail, les postes vacants suite aux départs en retraite et aux réussites EPIT ne seront pas remplacés par des sorties de concours CT, et le faible recrutement en IT et SA ne permettent pas de combler les seuls départ en retraite de ces services…
A supposer que l’administration souhaite muter de force aux services de renseignements les reliquats du stock résiduels des contrôleurs du travail après le plan de requalification (en 2019), il resterait 5 ans à tenir avec ces départs massifs. Combien de services de renseignements vont fermer d’ici là ?

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