La saignée à l’inspection du travail confirmée : premiers effets dans la région Grand-Est

Les 31 janvier et 1er février 2019, Madame Pénicaud a réuni les directrices et directeurs régionaux de son ministère. Le compte-rendu de cette réunion rédigé par la DIRECCTE de Nouvelle-Aquitaine indique de façon laconique que « d’ici 2022, la section  comptera un agent de contrôle pour 10 000 salariés ». Le Directeur Général du Travail confirme, dans un courrier du 2 mars 2019, que « les perspectives d’évolution des effectifs décidées par le gouvernement (…) induiront nécessairement des redécoupages ».

La CGT-TEFP a aussitôt alerté la presse et les usagers sur le fait que le retour à un tel ratio impliquerait la suppression d’environ 15% des sections d’inspection du travail existantes actuellement.

Nos craintes ont depuis été largement confirmées. Le 28 février, la directrice de la région Grand-Est a admis devant les représentants du personnel qu’elle s’apprêtait à supprimer 28 des 170 sections que compte la région, soit 16% de ces postes, et a annoncé la publication prochaine d’une note de la Direction Générale du Travail déclinant cette politique sur l’ensemble du territoire.

Si cette politique devait être mise en œuvre, l’inspection du travail, déjà exsangue, n’aurait tout simplement plus les moyens d’accueillir, de renseigner, de traiter les plaintes des salarié-e-s et de leurs représentant-e-s, ce qui constitue pourtant sa mission première. D’autant plus que Madame Pénicaud a annoncé dans le même temps une diminution du nombre d’assistantes de contrôle, chargées notamment de l’accueil physique et téléphonique du public.

En 2006 le plan de modernisation et de développement de l’inspection du travail prévoyait notamment la création de plusieurs centaines de postes pour atteindre le ratio d’un agent de contrôle pour 8000 salariés et ramener la France au niveau des standards européens en matière d’inspection du travail . Le président Macron et son gouvernement se proposent donc de ramener l’inspection du travail quinze ans en arrière.

Plutôt que des suppressions de postes, c’est un doublement des effectifs qui est nécessaire pour que l’inspection du travail puisse remplir ses missions ! La CGT-TEFP appelle toutes et tous les agents du ministère à participer à la grève interprofessionnelle du 19 mars pour obtenir le retrait de ces projets destructeurs.