Etat d’urgence : non à la criminalisation des revendications !

La manifestation qui s’est déroulée le 29 novembre 2015 place de la République à Paris s’est soldée par près de trois cent interpellations et deux cents gardes à vue.

Contrairement à ce qui est répété en boucle par Messieurs Hollande et Cazeneuve sur les chaînes de télévision, ce ne sont pas des « casseurs » mais des militants associatifs, des membres des partis politiques de gauche et des syndicalistes, venus manifester pacifiquement pour que change le système et pas le climat, qui ont été interpellés. Les affrontements évoqués par le gouvernement pour justifier cette répression ont justement été provoquées par une présence policière hors norme visant à interdire toute possibilité de manifester. Comment comprendre sinon que des manifestations se soient déroulées sans aucun incident dans plusieurs autres villes de France ?

Les manifestations et les rassemblements sont interdits, mais les évènements sportifs, les marchés de Noël ou encore les ouvertures dominicales des centres commerciaux, qui regroupent pourtant des milliers de personne, se poursuivent. Il est clair aujourd’hui que les mesures d’interdiction prises sous le couvert de l’état d’urgence n’ont pas pour but d’assurer la sécurité de la population, mais d’empêcher que s’exprime toute contestation de la politique du gouvernement. Elles poursuivent et confortent une politique de criminalisation de l’action revendicative et syndicale qui a débuté bien avant les attentats du 13 novembre. Et pendant que le droit de manifester est mis entre parenthèses, la remise en cause des droits des salariés et les plans de licenciements se poursuivent.

Le SNTEFP-CGT réaffirme son attachement aux libertés démocratiques et syndicales, au droit de manifester. Il demande la libération immédiate et l’arrêt des poursuites éventuelles contre les manifestants interpellés le 29 novembre place de la République. Il sera présent avec l’ensemble de la CGT le 2 décembre à 12h00 devant le palais de justice de Bobigny pour exiger la relaxe des 5 salariés d’Air France poursuivis pour avoir défendu leur emploi.

Paris, le 30 novembre 2015

Lire et télécharger la déclaration