Dégel du point d’indice : Il y a urgence au Ministère du Travail !

Le gouvernement Macron-Castex a annoncé en mars une augmentation du point d’indice avant les élections législatives. Le nouveau gouvernement veut présenter prochainement une loi « pour le pouvoir d’achat ». Si l’on peut se réjouir du dégel du point d’indice, la mesure ne sera sans doute pas suffisante  et pourrait bien s’accompagner d’un contre-projet concernant la fonction publique !

Du côté du secteur privé, le gouvernement se contente d’inviter les entreprises « qui le peuvent » à augmenter les salaires, et continue sa politique d’aumône avec en complément des mesures déjà prises (chèque énergie, prime inflation,…) la création d’un chèque alimentaire !

Avec l’augmentation immédiate des salaires, nous revendiquons un blocage des prix des biens de première nécessité. Ces mesures écorneraient les profits des grands groupes, qui ont pourtant réalisé des bénéfices exceptionnels l’année dernière. Voilà pourquoi le gouvernement opte pour des « indemnités » et « remises » dont il nous présentera la facture après les élections, au nom de la réduction de la dette et des déficits budgétaires.

 

 Avec l’inflation galopante, nous ne nous contenterons pas de quelques miettes

Tout d’abord, l’augmentation de quelques pourcents annoncée ne suffira pas à garantir nos niveaux de vie compte-tenu de  l’inflation de cette année, encore moins celle de la période récente.

Au mois de mai, les prix ont augmenté (et les expert.es prédisent que cela ne fait que commencer) d’environ 5% en un an, particulièrement ceux de l’énergie (25%) et de l’alimentaire (14%) qui représentent une dépense majeure pour les plus bas salaires. On pense aux particuliers aux agent.es de catégorie C exclu.es du dispositif de convergence indemnitaire, alors même que la mesure a révélé que dans les ministères sociaux, on ne payait pas assez ! (Convergence indemnitaire : les choix du ministère vont perpétuer les inégalités en matière de prime : Convergence indemnitaire : les choix du ministère vont perpétuer les inégalités en matière de prime – CGT Travail Emploi Formation Professionnelle (cgt-tefp.fr).

Il faudrait augmenter le point d’indice de 25% pour rattraper la baisse de rémunération depuis 2000!

Les gouvernements successifs n’ont eu de cesse que d’appauvrir les fonctionnaires. Si nos salaires avaient suivi l’évolution des prix : les adjoint.es administratif.ves devraient toucher entre 300 et 500 euros de plus par mois, les secrétaires administratif.ves entre 400 et 600 euros, les attaché.es entre 600 et 1000 euros , contrôleurs.es et inspecteur.ices du travail entre 400 et 900 euros.

Pour lutter contre la paupérisation croissante la CGT- TEFP revendique :

-Le dégel du point d’indique et son augmentation de 25% pour rattraper les pertes des dernières années ;

-L’indexation du point d’indice sur l’inflation

Il s’agit d’une exigence vitale pour éviter que des centaines de milliers de fonctionnaires soient précipités petit à petit dans la misère par la hausse des prix. 

Ces mesures peuvent sans problème être financées en prélevant sur les  600 milliards donnés par l’Etat aux banques et grandes entreprises depuis 2 ans ou sur le budget militaire en constante augmentation.

 

Stop au chantage concernant le statut !

La loi de transformation de la fonction publique est parue au Journal officiel le 7 août 2019. Il s’agissait pour le Gouvernement « de bâtir la fonction publique du 21e siècle, plus agile, plus ouverte et plus attractive, avec des services publics plus efficaces et au plus près des territoires ». Il fallait entendre remise en cause du statut et renforcement de l’arbitraire au sein de la fonction publique : disparition des CHSCT, dépouillement des CAP, élargissement des recrutements sur contrats pour pourvoir des emplois de catégorie A,B et C, création d’un nouveau CDD « de projet » dans les trois versants de la fonction publique, …

Mais Macron veut aller plus loin puisque  le 17 mars dernier, il a déclaré « accroch [er] la mesure à la réforme en profondeur [de la fonction publique qu’il] souhaite continuer à mener ».

Autrement dit, pas de dégel du point d’indice, sans réforme du statut. En ligne de mire donc, le statut général et les statuts particuliers des fonctionnaires : « Nous devons rebattre les cartes de l’organisation de la rémunération dans notre fonction publique » ; « On veut faire une réforme complète des grilles et de l’organisation » ; « Le système de catégories C, B et A a beaucoup de rigidités ». C’est la remise en cause du cadre commun aux 5 millions de fonctionnaires et le développement de la rémunération au mérite.

La CGT-TEFP refuse ce chantage à l’augmentation et combattra tout projet de remise en cause de nos statuts.

 

Des dysfonctionnements RH qui pourrissent la vie des agent.es

Mais tout cela ne suffit pas pour le gouvernement et le ministère du travail : de nombreuses primes ou indemnités dues aux agents ne sont tout simplement pas versées :

De nombreux.ses agent.es n’ont pas perçu le forfait télétravail ou une somme inférieure au nombre de jours télétravaillés.

Les revalorisations de l’IFSE ne sont plus,  par endroit, attribuées en particulier en cas de mobilité. Les agent.es qui avaient plus de 3 ans sur leurs postes et qui ont connu  une mutation ou un changement de poste attendent depuis des mois l’augmentation qui leur est dûe.

C’est aussi le cas des frais d’abonnement transport ou mobilité durable.

Les prestations sociales dûes pour l’année 2021 n’ont toujours pas été servies dans certaines régions à l’ensemble des agent.es, tandis que d’autres rebuté.es par les exigences de l’administration ont tout simplement  renoncé.es à faire une demande au titre de l’action sociale.

 Nous demandons que les sommes dues aux agent.es leur soient versées en temps et en heure et que le ministère procède aux recrutements nécessaires pour que les services RH puissent fonctionner.