Compte-rendu CGT-SUD-FSU de la rencontre du 26 mars 2018 avec le directeur de cabinet de la ministre : les baisses d’effectifs et les suppressions de missions continuent, le ministère rompt les négociations sur le devenir des contrôleurs.es du travail, l’heure est à la mobilisation dans tous les services !

Face au silence de l’administration au dernier comité technique ministériel, nous avons forcé la porte du ministère et obtenu un rendez-vous avec le directeur de cabinet, Antoine Foucher, ce lundi 26 mars 2018. Nous avons exigé des réponses sur les sujets suivants : l’arrêt de la baisse des effectifs, le devenir des contrôleurs/euses du travail, la carrière des agent/es de catégorie C, la situation du Pôle 3E, les libertés syndicales. Les réponses du directeur de cabinet ont été cinglantes sur tous les points.

Les baisses d’effectifs vont se poursuivre, et des missions seront abandonnées en conséquence. Outre le contrôle de la recherche d’emploi ou les contrats aidés « voués à disparaître », d’autres suppressions sont à l’étude que le directeur de cabinet n’a pas voulu détailler. Elles seront précisées avec les annonces « CAP 2022 » en mai. Les effectifs de l’inspection sont considérés comme suffisants car « au-dessus des normes OIT », alors même que la ministre ne cesse d’annoncer l’augmentation des contrôles sur de multiples sujets !

« Une chose qu’on ne va pas faire, c’est promouvoir 990 personnes, c’est irresponsable pour la qualité du service public ». Voilà ce que pense notre ministre des contrôleurs/euses du travail ! Le directeur de cabinet annonce donc la rupture par le ministère des négociations sur le devenir des contrôleurs/euse du travail, alors même que la DRH s’était engagée à défendre la requalification de tous les CT en IT auprès de Bercy. M. Foucher nous explique qu’aucune mesure ne sera prise avant 2024, date à partir de laquelle le ministère négocierait quelques postes supplémentaires et un aménagement du concours interne pour les 390 CT restant/es. Une véritable insulte pour les agents qui accomplissent au quotidien des missions d’inspection du travail, de SRC, de service emploi, ce sans se voir offrir à compter de 2019 d’autres perspectives que celles d’être un corps en extinction !

Et toujours rien pour les agent/es de catégorie C. L’administration reconnaît que le taux de promotion C2-C3 est insuffisant, mais ne prend aucun engagement. Elle n’a même pas évoqué avec Bercy la revendication portée par toutes les organisations syndicales d’un plan de transformation d’emplois de C en SA.

Casse méthodique des missions, mépris des agent.es, déloyauté vis-à-vis de leurs représentant.es, le message est clair ! Aucun « dialogue social » n’est possible avec cette ministre. Elle ne s’arrêtera que si nous l’arrêtons. C’est pour cela que ce 29 mars 2018, nous ne siégerons pas au CTM.

Le 22 mars, les taux de grève ont été historiquement élevés au ministère du travail : 25% en moyenne dans les services déconcentrés, plus de 30% en ARA, Normandie ou Pays-de-Loire et jusqu’à 80% dans certaines UD ! Les agent/es du ministère du travail mais au-delà, d’autres administrations et d’autres services publics, se sont mobilisés pour défendre leurs missions et leurs droits.

En ce sens, les annonces du directeur du cabinet sont donc une provocation et prouvent la nécessité de poursuivre cette mobilisation, ce dans tous les services et toutes catégories confondues.

Face au refus de la ministre de porter le résultat issu des trois réunions de négociations entre les OS et sa propre DRH nous proposons la tenue d’une action nationale des contrôleurs.es du travail pour obliger celle-ci à tenir ses engagements !