A Saint-Martin, le droit du travail et l’inspection du travail personae non gratae

Le SNTEFP-CGT, premier syndicat du personnel du ministère du travail et de l’inspection du travail, dénonce la promesse faite le week-end dernier par Mme Muriel Pénicaud « d’adaptation temporaire » du droit du travail à Saint-Martin après le passage de l’ouragan Irma.

En clair, le patronat local pourra s’affranchir d’appliquer les droits des salariés et bénéficiera, en prime, d’un cadeau de l’Etat grâce à un recours élargi au chômage partiel permettant de payer moins que le SMIC.

Pour les salariés, c’est la double peine au prétexte de l’union sacrée pour la relance de l’activité économique : après avoir subi les conséquences dramatiques de la crise écologique, ils doivent en plus renoncer à leurs droits dans une région où les patrons ont déjà bien du mal à les appliquer – comme les récentes grèves dans les plantations de bananes en Guadeloupe l’illustrent.

Le communiqué de la ministre évite soigneusement de préciser le temps que durera l’adaptation, mais son intégration dans une sixième ordonnance laisse craindre le pire. Faire pire que les ordonnances, il fallait oser : nous n’acceptons pas que les travailleurs des Antilles servent de laboratoire du démantèlement des droits sociaux.

En guise de compensation, la ministre annonce dans son communiqué la création d’une unité territoriale de la DIECCTE à Saint-Martin. Mais avec quels moyens et pour faire quoi ? Début décembre, la ministre a été alertée des conditions déplorables de contrôle et d’accueil des usagers sur l’île. Depuis plus de deux mois nos collègues n’ont plus de locaux, plus de réseaux (eau, informatique, électricité) et doivent recevoir le public sur la terrasse du bâtiment ! Cela s’ajoute aux conditions de travail dégradées et l’absence de budget propre qui freinent l’exercice des missions de contrôle en toute indépendance dans l’île (complications administratives sur les déplacements, les commandes de matériel, utilisations des véhicules de service). Sans réponse à ce jour…

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