Travail, emploi, formation professionnelle… Mêmes politiques, mêmes effets, même combat !

La réforme du volet emploi (Pôle 3E) se joue également dans un contexte marqué par le plan d’austérité, les réductions d’effectif, le pacte de responsabilité, la réforme territoriale et la revue des missions des administrations centrales et déconcentrées de l’Etat.

La CGT ne passera pas à côté de ce moment décisif pour l’avenir de nos services. Elle sera toujours près des agents car ils veulent donner du sens à leurs actions et ont besoin d’une légitime reconnaissance et des moyens adaptés pour exercer sereinement et efficacement leurs missions.

Au moment où l’Etat se demande quelles sont ses missions prioritaires et quelles sont celles dont ils devraient se débarrasser (toujours plus) au profit d’on ne sait quel lobbying, nous affirmons haut et fort que ça suffit alors que les hauts responsables expliquent que la politique de l’emploi restera une compétence de l’Etat, ce qui devrait s’accompagner nécessairement des moyens humains et financiers.

Pourquoi l’emploi devrait-il ne plus relever de la responsabilité de l’Etat au même titre que le travail ?

A ce jour, c’est l’Etat qui devrait être le garant des droits de chaque citoyen, y compris bien sûr quand ils sont actifs (salariés et/ou en recherche d’emploi). L’Etat, devrait présenter les plus grandes garanties pour veiller au respect des droits de chacun. Même si la situation actuelle démontre que les gouvernements se refusent d’y parvenir totalement la fonction publique d’Etat présente les meilleures garanties d’indépendance et de neutralité fondés sur le statut pour mettre en œuvre les politiques contre les risques de « clientélisme ».

Cette légitimité repose sur un même droit, reconnu constitutionnellement « le droit au travail » et sur un même socle réglementaire « le code du travail ».

Nous disons haut et fort « Stop au dépeçage !!! ».

Concernant la formation professionnelle qui relève désormais de la compétence des régions pour les formations et l’orientation, nous pensons, pour les mêmes raisons évoquées plus haut, que le contrôle doit demeurer de la compétence de l’Etat (SRC des DIRECCTE), ainsi que la justification des moyens mis en œuvre. L’Etat devrait conserver une place prépondérante dans les choix d’actions qui sont arrêtés sur le volet des formations à retenir et du dispositif d’orientation professionnelle. La formation peut-être un outil d’adaptation pour améliorer les qualifications des actifs mais aussi un moyen pour renforcer le libre choix de chacun. Ces deux axes ne devraient pas être opposés, encore moins négliger le second au profit du premier.

Nous continuons à dénoncer la volonté de l’Etat de céder aux injonctions de la frange la plus radicale du patronat sous la houlette de son « Gattaz de porte voix » en transformant les CMAT en CDET qu’il rêverait de voir transformer en porte serviette. Ce sera sans eux et sans nous !

L’Etat doit fixer la politique d’emploi au profit des travailleurs ayant un emploi ou sans emploi

La CGT affirme que la politique publique de l’emploi, les dispositifs emplois doivent être au service de l’usager, chômeur et travailleur précaire, certainement pas au service du patronat et des actionnaires (aides diverses sans contreparties ni contrôle, exonérations de cotisations sociales et fiscales) ou des «territoires » placés dans une logique de concurrence pour « améliorer leur compétitivité ». La politique de l’emploi ne doit pas se réduire à une offre de service qui serait proposée à l’entreprise toute puissante.

Les agents ont besoin de moyens suffisants pour assumer l’ensemble des missions qui lui sont confiées afin de pouvoir les exercer dans de bonnes conditions.

Les dispositifs et les mesures pour développer l’emploi en France s’appuient trop souvent sur des mesures « aidées » ayant un effet d’aubaine sur le secteur privé auquel on ne demande pas systématiquement ni majoritairement de rendre des comptes. Ces dispositifs peuvent aussi fragiliser le contrat à durée indéterminée au profit de contrats plus précaires à durée déterminé, installant les personnes en grande difficulté dans des « dispositifs subventionnés avec à la clef « de faibles revenus et de faibles garanties » dont ils auront beaucoup de mal à sortir.

Nous pensons toutefois que cela ne remet pas en cause la légitimité de l’Etat et la compétence de ses services sur le champ de l’emploi. Il ne faut pas confondre dans cette approche, la légitimité à exercer une compétence dans un domaine et les outils que l’on met à disposition pour atteindre les objectifs fixés.

Les agents doivent mettre en œuvre des politiques emploi et font leur maximum pour qu’elles s’adressent prioritairement et majoritairement à celles et ceux qui rencontrent le plus de difficultés pour intégrer un emploi et que celles-ci doivent être particulièrement adaptées à chaque situation individuelle, en faisant l’objet d’un montage et d’un suivi à la carte. Dans le contexte de déréglementation, de restrictions budgétaires, d’abandons des missions cet exercice est très difficile et doit conjuguer souvent de nombreuses compétences tout en faisant un pari sur l’avenir en mobilisant l’ensemble des parties prenantes sur un projet cohérent.

A ce jour, le gouvernement (dixit les discours de nos ministres successifs) continue à affirmer compétence pleine et entière de l’Etat sur le champ de l’emploi, même si les faits en terme de moyens humains et financiers et de compétences depuis plusieurs années transférés à d’autres collectivités (conseils régional et départemental) et à de nombreux opérateurs (pôle emploi, missions locales, PLIE, Cap emploi, MDPH…) peuvent être source d’injonctions paradoxales et de mal être pour nos agents.

Comment trouver du sens dans le travail quotidien et justifier l’implication des collègues face à cette hémorragie que nous subissons depuis des années, non encore jugulée et pour laquelle on ignore qui et quand va poser un garrot pour la stopper ?

Nous disposons pourtant de la compétence des agents avec une grande complémentarité de profils professionnels :

  • Compétences juridiques avec les inspecteurs et contrôleurs de travail, services renseignements (SR)
  • Compétences pour le montage et la conduite de projets avec les CDET (ex CMAT) et les CDEI…
  • Compétences économiques (CMAT et CDEI…)
  • Maîtrise et bonne connaissance du tissu des entreprises (CMAT, CDEI, IT, CT, SR…)
  • Accompagnement du dialogue social (DA, IT, CT…)
  • Veille juridique et économique, services mutations économiques (Pole 3E, pôle T…)
  • Accompagnement et soutien des entreprises en difficultés, PSE… (Pôle 3E, Pôle T,…)
  • Contrôle des dispositifs de formation professionnelle (Service Régional de Contrôle, SRC)
  • Expertise et très bonne connaissance des acteurs économiques au niveau régional, départemental et infra (bassins de vie) (CMAT, CDEI, IT, CT…)

L’ensemblier constitué par les compétences multiples de nos services décrites plus haut et l’expérience acquise ces dernières années, nous place en position privilégiée pour conduire une intervention coordonnée avec les autres acteurs concernés. Il faut pour cela donner la confiance aux agents qu’ils sont en droit d’attendre en leur laissant des marges d’intervention pour adapter les outils et renforcer les collectifs de travail internes et externes et certainement pas en leur imposant de colmater les brèches sous la pression des chiffres.

Il faut donner la priorité au qualitatif en ouvrant des expérimentations et des initiatives locales et en bordant les subventions accordées par des contrôles et des évaluations systématiques.

La priorité des priorités est donc d’arrêter l’abandon des missions et des compétences.

D’abandonner le projet de réforme territoriale qui en confiant la formation et demain l’emploi aux régions va accentuer la pression du patronat pour que soit satisfait ses besoins immédiats de main d’œuvre au plus bas coût pour lui.

D’abandonner les restructurations incessantes des Pôle 3 E qui s’inscrivent dans cet abandon et génèrent des conditions de travail totalement dégradées pour les agents.

La CGT continuera à défendre les agents et cette approche qui reconnaît l’engagement de tous les agents de notre ministère et qui prend en compte leurs compétences, leur expérience et leur expertise au service de l’intérêt général et des actifs salariés et demandeurs d’emploi !

TRAVAIL, EMPLOI, FORMATION PROFESSIONNELLE… MEME COMBAT !

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