Stop à la fuite en avant répressive, l’INTEFP n’est pas une zone de non-droit syndical (tract CGT-SUD)

Dans une lettre ouverte adressée à la ministre, nos organisations syndicales lui ont demandé des comptes quant au partenariat conclu en toute opacité entre l’INTEFP et une école privée, dans le cadre duquel des IET participent sous couvert de formation à la production d’une application numérique destinée à être commercialisée auprès des gestionnaires « en ressources humaines ».

Dans sa réponse, la DRH balaie d’un revers de main nos questions et critiques : il serait normal que les futurs inspecteurs·trices du travail découvrent la réalité de l’entreprise et la formation aurait toujours compris ce type de stage.

Elle passe bien sûr sous silence le fait que l’on soit passé d’un stage ouvrier non évalué à une « étude collective », comptant pour la titularisation, dans le cadre de laquelle les IET peuvent être amenés à produire un audit pour le compte d’une entreprise voire participer à la production d’un produit commercial.

Elle passe également sous silence le fait que l’INTEFP n’ai jamais proposé aux IET de stage dans une union ou fédération syndicale, une expérience qui serait pourtant également « utile à la compréhension de la réalité sociale » dans lequel vont évoluer nos futur·s collègues.

Elle nie enfin complètement les nombreux incidents qui ont émaillé ces stages les années précédentes, en dépit du « cadre pédagogique très précis » qu’elle vante.

Tout cela on s’y attendait un peu.

Mais, de manière hallucinante, la DRH met à profit cette réponse pour franchir un nouveau cap dans la criminalisation de l’action syndicale et pour menacer les IET actuellement en formation.

Ainsi, les questionnements de nos syndicats quant au (non) respect avéré du droit du travail et des libertés individuelles par l’école partenaire de l’INTEFP constitueraient des « mise en cause nominatives », « de nature à porter gravement atteinte à l’image et au bon fonctionnement du système d’inspection du travail ».

Autrement dit : pour la DRH, tout critique syndicale publique remettant en cause les choix et la politique du ministère serait aujourd’hui une infraction au code de déontologie, donc passible de sanctions disciplinaires !

Pire encore, « observant », de façon totalement mensongère, que les IET participant au partenariat seraient mis en cause individuellement, le DRH attribue à nos sections syndicales de la promotion 2018 la « mise en tension » de l’INTEFP. Et d’en profiter pour menacer à mots à peine couverts les IET de sanctions s’ils continuent à s’exprimer syndicalement sur leur formation.

Qu’on se le dise : si les agent-e-s vont mal, c’est parce que certain-e-s s’interrogent, critiquent, contestent, utilisent leur droit à exercer une activité syndicale !  Subissez en silence et tout ira mieux !

 Ce qui nuit aujourd’hui gravement au système d’inspection du travail, c’est le cynisme de la DRH et du ministère qui ne savent répondre que par la menace à l’heure où se multiplient les suicides et les tentatives de suicides au sein du ministère

Nos organisations syndicales demandent la fin de ce dévoiement de la formation, l’arrêt des menaces répressives permanentes et exigent le respect du droit syndical à l’INTEFP et au ministère, pour les IET comme pour tous les agent·es du ministère.