Adresse du congrès de la CGT-TEFP aux agent/es du ministère

La CGT-TEFP réunie en congrès national du 13 au 17 mars 2017 constate que les attaques que nous avons connues ces dernières années redoublent d’intensité.

Alors que nos services ont perdu 20% de leurs effectifs au cours des 10 dernières années, les suppressions de postes se multiplient. Bien qu’elle ait mis fin au recrutement de contrôleurs du travail, la DRH n’ouvre que 28 postes au concours d’inspecteur du travail cette année.

Au-delà de la dégradation des conditions de travail, c’est le contenu même de nos missions qui est en passe d’être transformé. Se dessine un ministère du travail coupé des demandes du public et des usagers, qui seront renvoyés vers des plates-formes téléphoniques et des applications informatiques (réorganisation projetée des services de renseignement, fermeture de services MOE au public…).

Alors que les moyens font cruellement défaut pour répondre aux salarié/es, la loi El Khomri que nous continuons à combattre impose en plus la création de services dédiés au renseignement du patronat. Des missions, comme le traitement des ruptures conventionnelles, sont purement et simplement abandonnées. Les sites de proximité qui existent encore dans certaines unités départementales sont menacés de fermeture. La réforme territoriale n’a pas fini de produire ses effets : des « mutualisations » et fusions d’unités départementales sont à l’étude, avec leurs corolaires de suppressions de postes et de mobilités forcées.

A l’inspection du travail, poursuivant la contre-réforme Sapin, le gouvernement s’apprête à réduire significativement le nombre de sections au prétexte de la difficulté à tenir les intérims provoqués par sa réforme. Demain, il tentera de la même façon de justifier leur suppression pure et simple. La DIRECCTE des Hauts-de-France planche déjà ouvertement sur une organisation du travail dans laquelle la section territoriale et définie réglementairement n’existe plus. La répartition des contrôles serait à la main des RUC et la caporalisation de l’inspection franchirait encore un cap.

Quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes, il y a donc urgence à la mobilisation, à ce que notre colère s’exprime. Elle a déjà commencé dans les régions où les attaques sont les plus dures et les plus avancées (Grand Est, Haut de France). Mais ces premières réactions ne doivent pas rester isolées. Si les agent/es se lèvent en masse, le ministère sera contraint de reculer – comme en 2012 où la reconnaissance de l’imputabilité au service des suicides de nos deux collègues avait été arrachée après une très forte mobilisation.

La CGT-TEFP appelle les agent/es à ne participer à aucun groupe de travail ou autre cadre mis en place par la hiérarchie pour conduire ses projets destructeurs. Elle met partout à l’ordre du jour l’établissement des cahiers de revendication dans les services, la tenue d’assemblées générales du personnel, l’établissement des listes de postes à sauver.

Sur cette base elle propose que des rassemblements ou manifestations aient lieu dans toutes les unités départementales dès la fin des vacances de printemps, au côté des syndicats interprofessionnels car ils représentent les salarié/es, premiers concernés par la destruction de nos services.

Elle propose ensuite la tenue d’une journée de grève nationale avec une assemblée générale centrale pour organiser et construire dans la durée la mobilisation pour l’arrêt des restructurations, la fin des suppressions d’emplois et le rétablissement des postes supprimés, des recrutements par concours à hauteur des besoins, le déblocage des carrières à tous les niveaux en commençant par les agent/es de catégorie C.

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